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Les catholiques et les cosmovisions incohérentes.



Vision catholique du monde et cosmovisions variées.

Nous vivons depuis les Lumières dans un monde pluraliste, et qui en rencontre chaque jour un nouveau. Le choc de la découverte du Nouveau Monde est devenu le choc permanent des cultures et des religions. C'est ainsi et c'est tant mieux. De l'uniformité naît l'ennui...Mais de l'éclatement des systèmes en multitudes de systèmes contradictoires naît la détresse, le non sens et pire que l'ennui, le désespoir.
A cela, les Catholiques apportent la réponse du Christ : " Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie". Mais voilà que nos bons catholiques, par souci de ne pas paraître fermés, ( argument qui les pousse facilement à l'imprudence) ne sont pas très...catholiques dans leurs propositions. 
Quand leur vision catholique du monde pêche par manque de formation, c'est déjà désolant : leur propre identité catholique reste un tout cohérent mais avec de grandes plages de flou...Mais cela se tient encore. C'est bien l'Evangile qui est annoncé, et il faut du temps pour se former dans la foi! 
Mais le risque est bien plutôt dans un syncrétisme plein de naïveté et d'ignorance : pour absorber le choc des cosmovisions plurielles et innombrables qui passent par les médias, le téléphone portable, les amis, la famille, les lectures, il faut prier beaucoup, se former et s'informer! Pour ma part, je recommande, sur le site du Vatican, le document Jésus Christ le Porteur d'eau Vive, pour une idée précise de la cosmovision propre au Nouvel Age, qui permet de comprendre les idées dans lesquelles nous baignons, des Lumières, en passant par Hegel, la philosophie contemporaine, etc. 

Ces cosmovisions qui rendent les caholiques incohérents avec leur foi.

Le problème le plus récurrent aujourd'hui chez les Catholiques, c'est le syncrétisme qui leur fait adjoindre, la plupart du temps sans le savoir, des visions du monde incohérentes entre elles dans leur catholicisme. Je parle par exemple de catholiques faisant de l'énéagramme, ou de la méditation immanente ( sans Dieu). La vision catholique du monde est cohérente quand elle ne fait pas entrer le fatalisme, le déterminisme et l'absence de liberté dans la foi. Or, l'énéagramme est fondé sur une cosmovision lointainement issue du soufhisme, marquée par un déterminisme proche de celui d'Averroès : une philosophie de la prédétermination des actions et des destins. Voilà pourquoi, sans voir d'où cela vient, des catholiques grands pratiquants de la messe et de l'énéagramme, se retrouvent en pleine incohérence concrète : les types de tempérament pré-déterminés et fixés par des analyses puissantes les enchaînent au déterminisme et au contrôle de tous les actes, de façon techniciste. La cosmovision catholique, où règne la liberté contre la fatalité et le déterminisme, entre en conflit avec les éléments déterministes de l'énéagramme. Dans la vie de tous les jours, cela donne des catholiques insuportables d'arrogance, prétendant expliquer leur fonctionnement au centimètre près à tous les gens qu'ils rencontrent, et les gens s'éloignent, car ils cherchaient le Christ, et non pas une cosmovision déterministe.
Il en va de même avec la cosmovision boudhiste : cohérente en elle-même, elle implique l'immanentisme et la perte de la transcendance. Un chrétien boudhiste sera dans l'immanentisme et la ré-incarnation, donc dans le refus de la résurrection des corps chrétienne. La cosmovision boudhiste est dans son ensemble profondément différente de celle du christianisme car elle repose toute entière sur le refus et la fuite de la souffrance dans une fusion dépersonnalisée avec le Grand Tout. De plus, le mélange des deux visions est incompatible car leur sens directionnel sont oposés.

Dans la vie concrète, le chrétien se heurtera à un choix crucial, c'est le cas de le dire : la recherche de la paix intérieure ( titre de livre chrétien fortement imprégné de boudhisme et d'autoréférentialité sans que cela soit discernable si on ne connaît pas l'infiltration nouvel-âge dans de nombreuses publications chrétiennes) dans sa forme boudhiste est auto-référentielle : c'est ma paix, mon miroir, pour éviter totalement, selon le mode boudhiste, la souffrance. C'est l'llusion de la paix auto-référentielle souvent prétendûment thérapeutique. C'est la négation de la paix chrétienne, et souvent, une des deux cosmovisions devra chasser l'autre, à moins de rester dans une incohérence qui entraîne encore plus de souffrance. 
 

Que faire?

Il y a urgence à expliquer aux catholiques la vision d'ensemble, la cosmovision catholique fondée sur la tradition et sur une philosophie chrétienne. Que les catholiques s'intéressent aux autres cosmovisions est une urgence et un bien, mais dans une connaissance précise de part et d'autres. Chaque cosmovision ( vision du monde) liée à une religion ou une sagesse doit être étudiée avec passion mais sans naïveté : Saint Irénée avait déjà fait ce travail magnifique au IIeme siècle, expliquant la cosmovision de toutes les gnoses de son temps, pour montrer celle du christianisme et ouvrir le chemin vers le Christ. Chaque cosmovision a une cohérence interne, celle du christianisme attire de plus en plus de gens qui ont exploré les méandres de nombreuses cosmovisions actuelles avec honnêteté. Voilà qu'ils se tournent vers le catholicisme et sa vision universelle, et au lieu de leur offrir cette vision, on les renverrait vers des bouts incohérents de soufisme, de boudhisme, de selfisme, de nouvel-âge mélangés à des parcelles de christianisme? Ce n'est pas ce que les nombreux convertis du Nouvel-âge arrivés au catholicisme cherchent, ni les Musulmans qui se convertissent précisément pour la cohérence du Catholicisme.
Face à l'éclatement des cosmovisions classiques en une infinité de systèmes qui s'entrechoquent dans nos médias, nos publicités, notre culture relativiste, offrons la cohérence et le dialogue, un dialogue basé sur une connaissance mutuelle réelle, sur le respect de la vision du monde de l'autre, mais sans fabriquer plus de confusions par des ajouts qui tirent dans des sens opposés et déchirent autant la logique que la vie quotidienne. Puissent nos évêques se renseigner avant d'offrir des formations qui font s'éloigner ceux qui frappent à la porte du christianisme en grand nombre tandis qu'à l'intérieur, pour avoir l'air " ouvert", on a ouvert justement la porte à autre chose que le catholicisme.

AC


Vendredi 30 Juin 2017
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