Le levain à côté de la pâte.
C'est une observation qu'on pourrait classer dans les billets d'humeur dubitative. Les Catholiques sont-ils des chrétiens marginalisés?
Je ne parle pas des tentatives de marginalisation médiatique, des persécutions actuelles et réelles, des situations financières contrastées, du repli identitaire, etc....Mais d'un phénomène plus profond, moins débusqué, qui est la marginalisation des Catholiques par eux-mêmes.
Oui, c'est provocateur de le dire ainsi. Mais il est urgent de mettre les pieds dans le plat pour que les jeunes générations réagissent. Il existe un processus de marginalisation interne aux Catholiques, dont les symptômes sont la marque d'une mauvais compréhension du monde et de la vocation chrétienne. Relire le Concile en urgence!
Mais avant de faire une analyse abstraite, voyons les symptômes concrets. Les non-Catholiques voient immédiatement ces symptômes et s'en moquent, souvent sous un couvert d'admiration feinte....pour mieux souligner le décalage, parfois le ridicule.
Le symptôme du " style" mal adapté. Calqué sur la vocation religieuse ( avec les trois vœux) mal assimilée et surtout appliquée " à côté de la plaque", il donne des Catholiques repérables à 100 mètres même sans signe distinctif. Même si ce n'est pas le résultat prétendu d'une maman acariâtre et rigoriste, il s'agit d'une attitude vaguement croisée entre le Misanthrope et Tartufe.Tout le corps et l'habillement, emprunt de " coincitude", dénote un rejet du monde....or, la Didascalie dès le deuxième siècle, définissait le chrétien comme quelqu'un d'ordinaire, parfaitement intégré dans la société.
Symptôme numéro 2 : la " désintégration sociétale". Mal intégré, le Catholique mal aussi dans sa peau, ce Catholique dont nous parlons aujourd'hui travaille en dehors des circuits normaux, ne rencontre que des " Cathos" de son obédience, ne rejoint pas les " périphéries" dont parle le Pape François, parce que ce catho-là est devenu périphérique sans être rattaché au centre. Il n'a plus grand chose à apporter et se conçoit comme le " salut à part". Toujours sur le modèle de la vocation religieuse mal comprise, il s'est retiré du monde alors qu'il n'est pas appelé aux trois vœux. Il pratique une apparence des trois vœux, sans pratiquer les vertus chrétiennes. Bref, il veut toujours être un signe visible, et rend visible surtout son décalage.
Symptôme numéro 3 : il rejoint de tas de superstitions, des plus farfelues sur la maladie des ondes, au plus il luministes sur les apparitions incontrôlées et incontrôlables, en passant par tous les vents de mode et de doctrines, et plus c'est énorme, plus il y va, car il faut se démarquer la vie normale et ordinaire. Il évangélise tout ce qui lui permet....de ne pas rejoindre ses contemporains sauf en ce qui concerne des choix...marginaux. Il est un levain....à côté de la pâte. Il va rejoindre des formes de vie religieuse " hors du monde", et assez vite des dérives sectaires. Pour en sortir et s'en sortir, il va toujours aller vers des propositions plus ou moins décalées et isolées du monde, plongeant rarement en plein monde.( et en plein réel).
Je ne parle pas des tentatives de marginalisation médiatique, des persécutions actuelles et réelles, des situations financières contrastées, du repli identitaire, etc....Mais d'un phénomène plus profond, moins débusqué, qui est la marginalisation des Catholiques par eux-mêmes.
Oui, c'est provocateur de le dire ainsi. Mais il est urgent de mettre les pieds dans le plat pour que les jeunes générations réagissent. Il existe un processus de marginalisation interne aux Catholiques, dont les symptômes sont la marque d'une mauvais compréhension du monde et de la vocation chrétienne. Relire le Concile en urgence!
Mais avant de faire une analyse abstraite, voyons les symptômes concrets. Les non-Catholiques voient immédiatement ces symptômes et s'en moquent, souvent sous un couvert d'admiration feinte....pour mieux souligner le décalage, parfois le ridicule.
Le symptôme du " style" mal adapté. Calqué sur la vocation religieuse ( avec les trois vœux) mal assimilée et surtout appliquée " à côté de la plaque", il donne des Catholiques repérables à 100 mètres même sans signe distinctif. Même si ce n'est pas le résultat prétendu d'une maman acariâtre et rigoriste, il s'agit d'une attitude vaguement croisée entre le Misanthrope et Tartufe.Tout le corps et l'habillement, emprunt de " coincitude", dénote un rejet du monde....or, la Didascalie dès le deuxième siècle, définissait le chrétien comme quelqu'un d'ordinaire, parfaitement intégré dans la société.
Symptôme numéro 2 : la " désintégration sociétale". Mal intégré, le Catholique mal aussi dans sa peau, ce Catholique dont nous parlons aujourd'hui travaille en dehors des circuits normaux, ne rencontre que des " Cathos" de son obédience, ne rejoint pas les " périphéries" dont parle le Pape François, parce que ce catho-là est devenu périphérique sans être rattaché au centre. Il n'a plus grand chose à apporter et se conçoit comme le " salut à part". Toujours sur le modèle de la vocation religieuse mal comprise, il s'est retiré du monde alors qu'il n'est pas appelé aux trois vœux. Il pratique une apparence des trois vœux, sans pratiquer les vertus chrétiennes. Bref, il veut toujours être un signe visible, et rend visible surtout son décalage.
Symptôme numéro 3 : il rejoint de tas de superstitions, des plus farfelues sur la maladie des ondes, au plus il luministes sur les apparitions incontrôlées et incontrôlables, en passant par tous les vents de mode et de doctrines, et plus c'est énorme, plus il y va, car il faut se démarquer la vie normale et ordinaire. Il évangélise tout ce qui lui permet....de ne pas rejoindre ses contemporains sauf en ce qui concerne des choix...marginaux. Il est un levain....à côté de la pâte. Il va rejoindre des formes de vie religieuse " hors du monde", et assez vite des dérives sectaires. Pour en sortir et s'en sortir, il va toujours aller vers des propositions plus ou moins décalées et isolées du monde, plongeant rarement en plein monde.( et en plein réel).
Le levain dans la pâte.
Le critère de véritable conversion est un rapport au monde équilibré : pleinement catholique, pleinement dans le monde sans être du monde.
Le travail sera une expression majeure d'une bonne intégration et d'un levain dans la pâte. Mais il revient aux Catholiques d'être compétents et de refuser des salaires faussement " évangélisateurs" : mi-temps ou bien salaire paupérisant qui empêchent de vivre normalement très en vogue chez les employeurs ecclésiaux : c'est bien pratique d'avoir à disposition des laïcs avec une mentalité de religieux qui acceptent sans broncher de n'avoir jamais assez pour envisager les études universitaires de leurs enfants....le papa porte des sandales franciscaines, la maman porte des jupes au mollets, et les enfants restent isolés entre eux dans la cours de récréation....
Il y a aussi ceux qui donnent leur temps bénévole en toute générosité pour aider les Religieux qui mettent la charrue avant les vœux...ils montent des associations catholiques, et leurs catholiques passent leur temps à faire gratis un travail qui pourrait faire vivre deux personnes à temps complet, augmentent l'apostolat ( et le revenu?) d'ailleurs des Religieux qui eux-mêmes ne voient pas- espérons qu'ils ne voient pas- qu'ils détournent ces braves gens de leur devoir d'état et de possibilité de trouver un emploi stable....Car ici, nous parlons de Religieux qui ne respectent pas la vocation laïque des autres fidèles.
On pourrait multiplier ces symptômes très fréquents....d'où ce billet d'humeur....à vous de la qualifier! Proposons quelques remèdes de bon sens :
-Priorité au travail dans la société en temps que Catholiques, dans des conditions qui permettent autonomie et bénévolat en plus, mais jamais sur le temps nécessaire pour vivre et s'intégrer normalement.
-Discernement vocationnel et devoir d'état : seuls les Religieux à part entière sont appelés à vivre" à part" du monde, dans un but eschatologique précis et assumé selon des règles précises et canoniques. Au diable (!) la nostalgie d'une vocation religieuse mal renoncée et dont les avatars dangereux laisse l'individu et la famille toujours entre deux chaises et entre deux mondes.
-Aimer le monde et l'évangéliser de l'intérieur, remettre le levain DANS la pâte! Pensons au mode de vie de Saint Joseph, à la vie ordinaire de Nazareth, au salut par le travail et l'intégration quotidienne la plus normale et celle dont les fruits sont les plus bénis. C'est sur cette vie ordinaire que Dieu peut agir de façon extraordinaire.
-Connaître les idées de notre temps, dans leur histoire, leur impact, afin de trouver ce juste équilibre : l'autonomie relative du temporel, loin du cléricalisme tout autant que du laïcisme. Pour cela, des livre comme Histoire des Idées Contemporaines, de Don Fazio, peuvent aider à discerner et à se situer, dans un dialogue basé sur une véritable connaissance, sans coupure et sans confusions.
Buiss'ardent.
Le travail sera une expression majeure d'une bonne intégration et d'un levain dans la pâte. Mais il revient aux Catholiques d'être compétents et de refuser des salaires faussement " évangélisateurs" : mi-temps ou bien salaire paupérisant qui empêchent de vivre normalement très en vogue chez les employeurs ecclésiaux : c'est bien pratique d'avoir à disposition des laïcs avec une mentalité de religieux qui acceptent sans broncher de n'avoir jamais assez pour envisager les études universitaires de leurs enfants....le papa porte des sandales franciscaines, la maman porte des jupes au mollets, et les enfants restent isolés entre eux dans la cours de récréation....
Il y a aussi ceux qui donnent leur temps bénévole en toute générosité pour aider les Religieux qui mettent la charrue avant les vœux...ils montent des associations catholiques, et leurs catholiques passent leur temps à faire gratis un travail qui pourrait faire vivre deux personnes à temps complet, augmentent l'apostolat ( et le revenu?) d'ailleurs des Religieux qui eux-mêmes ne voient pas- espérons qu'ils ne voient pas- qu'ils détournent ces braves gens de leur devoir d'état et de possibilité de trouver un emploi stable....Car ici, nous parlons de Religieux qui ne respectent pas la vocation laïque des autres fidèles.
On pourrait multiplier ces symptômes très fréquents....d'où ce billet d'humeur....à vous de la qualifier! Proposons quelques remèdes de bon sens :
-Priorité au travail dans la société en temps que Catholiques, dans des conditions qui permettent autonomie et bénévolat en plus, mais jamais sur le temps nécessaire pour vivre et s'intégrer normalement.
-Discernement vocationnel et devoir d'état : seuls les Religieux à part entière sont appelés à vivre" à part" du monde, dans un but eschatologique précis et assumé selon des règles précises et canoniques. Au diable (!) la nostalgie d'une vocation religieuse mal renoncée et dont les avatars dangereux laisse l'individu et la famille toujours entre deux chaises et entre deux mondes.
-Aimer le monde et l'évangéliser de l'intérieur, remettre le levain DANS la pâte! Pensons au mode de vie de Saint Joseph, à la vie ordinaire de Nazareth, au salut par le travail et l'intégration quotidienne la plus normale et celle dont les fruits sont les plus bénis. C'est sur cette vie ordinaire que Dieu peut agir de façon extraordinaire.
-Connaître les idées de notre temps, dans leur histoire, leur impact, afin de trouver ce juste équilibre : l'autonomie relative du temporel, loin du cléricalisme tout autant que du laïcisme. Pour cela, des livre comme Histoire des Idées Contemporaines, de Don Fazio, peuvent aider à discerner et à se situer, dans un dialogue basé sur une véritable connaissance, sans coupure et sans confusions.
Buiss'ardent.