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Résiliente et femme de foi : Marie au Samedi Saint



Dignité de l'Eglise

A chaque triduum pascal, la journée du Samedi Saint rappelle à ma mémoire les péplum bibliques ou chrétiens, comme un énergisant pour "tenir" jusqu'au matin de Pâques. Le déferlement des haines et des péchés et le remède de la Croix, victoire d'amour, se teinte de la douceur mariale. Une douceur remplie d'une force incroyable. Cette femme au pied de la Croix, c'est la dignité, la résilience, la foi de l'Eglise : la Résurrection commence à poindre comme une aurore. 
Dans ces fameux péplum, je retrouve cette résilience mélangée de l'humain, qui attend, et se démène. Le film Barabbas nous montre dans son prologue un Jésus en contre-jour, splendide de dignité royal, face à la foule hurlante. Le talent des metteurs en scène des années 50 à 65 nous submerge de reconstitution qui christianisent la culture populaire contemporaine. Dans ces films, la dignité de l'Eglise est toujours montrée mélangée aux turpitudes humaines : Marie n'est pas montrée, elle est cachée, c'est la puissance secrète encore du Samedi Saint.

Marie, une puissance invisible de Foi

Je pense aussi au film Quo Vadis (1951). Exemple de résilience... des studios MGM! Après la seconde guerre, ces studios allaient faire faillite. Ils se lancèrent dans le projet fou du film Quo Vadis. " il n'y a que les folies que l'on ne regrettent jamais", dit Oscar Wilde. Regardez le making of de Quo Vadis (on le trouve sur You tube), puis le film. Vous apprendrez que les artistes sauvèrent les studios par leurs incroyables talents, et leur démesure. Ce film, on peut le montrer à des jeunes aujourd'hui, ils ne s'enuiront pas, surtout s'ils savent qu'il n'y avait pas d'écran vert à l'époque et que tous les personnages, les milliers de figurants, les costumes par milliers donc stockés à Cincinetta, les toiles peintes à la main gigantesques, la reconstitution de Rome en flammes grandeur nature, tout est "réel". Les studios se basèrent sur le livre d'un grand croyant polonais. Mais Henri Sienkiewicz est aussi un grand connaisseur de l'âme humaine. Son Néron, qui sera magistralement interprété par Peter Ustinov, est paradoxalement "l'apogée de la décadence"!
Et Marie, plus importante que toute ces folies et admirables résiliences humaines, où est-elle?

Marie dans l'Eglise naissante

Marie, qui au Samedi Saint, concentre la foi de l'Eglise naissante en son Coeur Immaculé, est la pure résilience de l'amour. Voilà pourquoi, même si "tous les âges la diront bienheureuse", on la voit peu. Pourtant, si vous allez sur la voie Appia, à Rome, vous trouverez la petite chapelle qui rappelle l'épisode de Quo Vadis. Manquant de foi et de résilience, Pierre s'éloigne de Rome. Jésus lui apparaît avec sa Croix. "Quo Vadis, Domine?", "où vas-tu, Seigneur?", demande Pierre. "Je vais à Rome pour être crucifié de nouveau, puisque tu fuis", répond le Seigneur. Cet épisode, rapporté dans un évangile apocryphe, les Actes de Pierre, nous montre un Pierre... normal! La petite chapelle qui rappelle cette "légende" fort plausible est un lieu bien calme et escarpé. Quand je l'ai visitée, elle était très abandonnée et sombre, fraîche et silencieuse. Elle a été repeinte depuis. Figurez-vous qu'elle porte un double nom :  Santa Maria in Palmis, et Eglise Quo Vadis. 
Quand nous manquons de résilience, de courage, Marie au Samedi Saint nous enveloppe de sa présence. Elle nous rend notre courage, notre foi, par sa présence silencieuse et forte. Elle est celle qui fortifie l'Eglise, le pape, et chacun, chacune de nous. Elle est la femme de foi qui ne doute pas comme a pu le faire Pierre. Elle est le modèle pur qui "tient la route", celle qui intercède le Samedi Saint pour que notre Foi ne chancelle pas dans les épreuves. Elle est la résilience, la dignité, la foi de l'Eglise, elle est la Femme selon le coeur de Dieu.

AC

Samedi 8 Avril 2023
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