Marie Mère de l'Eglise, le pape Léon XIV et le cardinal Newman

A english speaking Pope ; un pape qui parle anglais...

Un pape qui parle anglais... A la Pentecôte, toutes les nations se comprennent et ce qui avait été "brouillé" (en termes de communication brouillée) à Babel a été rendu clair. J'ai déjà sur ce site donné une explication "biblique" du nom Leo, pape "lion". C'est en référence au lion de Juda, Juda étant la tribu dont naîtra le Messie. Je dirai, dans un raccourci qu'on me pardonnera, que la "lignée des papes Leo/lion" a beaucoup fait pour rétablir l'unité. Le pape Léon XIII, par exemple, n'est pas uniquement le pape des encycliques sociales. Il est aussi le pape du Cardinal Newman. Le plus bibliste de tous nos théologiens...

Un futur docteur de l'Eglise? Est-ce Léon XIV qui le définira?

Le Cardinal Newman, par sa formation anglicane, possédait une connaissance et un langage bibliques que la Providence voulut mettre au service du dogme. Il a beaucoup parlé de la Vierge Marie en terme biblique, d'une façon unique dans le monde catholique. Unique? A son époque, peut-être. Mais Newman, béatifié par Benoît XVI, et canonisé par François, était un spécialiste des Pères de l'Eglise. C'est en fréquentant les pères de l'Eglise qu'il s'est rendu compte que l'Eglise catholique était la seule continuatrice de l'Eglise des Apôtres. Ce fut pour lui un déchirement et une révélation : la "via media" qu'il essayait de créer pour légitimer les fondements de l'anglicanisme n'était pas nécessaire : tout ce dont il avait besoin se trouvait dans l'Eglise catholique romaine.

Newman et Marie

Alors Newman commença à approfondir le dogme de l'Immaculée Conception. Et c'est là que son rôle aujourd'hui devient primordial : Newman parle à une culture non catholique, à une culture biblique. Et grâce aux Pères de l'Eglise, il rétablit la communication. Voici un exemple biblique de l'intimité mariale et biblique de Newman :

Dans « Méditations et Dévotions », Newman écrit que « Marie est appelée la Porte du Ciel, parce que c'est par elle que Notre Seigneur est passé du ciel à la terre ».

Il ajoute que les Écritures font référence à Marie dans le 44e chapitre du livre d'Ézéchiel, lorsque le prophète déclare que Dieu lui a dit : « La porte sera fermée, elle ne s'ouvrira pas, et personne ne la franchira, puisque le Seigneur, le Dieu d'Israël, y est entré".

Cette prophétie s'est accomplie non seulement lorsque Marie est devenue la mère de Jésus, mais aussi « en ce qu'elle avait une place dans l'économie de la rédemption », écrit Newman. (Source, Catholic News Agency, Joe Bukuras)

Newman, le pape Leon XIV et Marie Mère de l'Eglise

Demain, nous fêterons Marie, Mère de l'Eglise. Voulue par le pape François, soutenue par la cardinal Sarah, cette fête est l'aboutissement du "développement du dogme", notion chère à Newman. Les dogmes mariaux ne sont pas des "rétrécissements" de la pensée mais un déploiement voulu par Dieu. La doctrine mariale n'est pas une invention catholique ; "il est clair que les catholiques n'y ont pas cru parce qu'elle a été définie, mais qu'elle a été définie parce qu'ils y ont cru", explique Newman à propos de la doctrine catholique mariale.
Avec la fête de Marie Mère de l'Eglise, ce déploiement continue : il n'est pas arbitraire mais organique.
Le pape Léon XIV s'inscrit dans la lignée qui commence avec un Père de l'Eglise, le pape Léon le Grand. Pour ceux qui veulent en savoir plus sur ce pape, voici un lien vers le site sur les Pères de l'Eglise latine. J'ai personnellement une grande affection pour le pape Léon le Grand car il fut le rédacteur principal de la consécration/bénédiction de l'Ordre des Vierges (Ordo Virginum).
Mais revenons à Newman : nourri des Pères de l'Eglises, il lisait Léon le Grand dans le texte, en latin. Voici le décret dogmatique de Chalcédoine, de 451, notez le rôle de Marie :

À la suite des saints Pères, nous enseignons tous à l’unanimité un seul et même Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ, complet quant à sa divinité, complet aussi quant à son humanité, vrai Dieu et en même temps vrai homme, composé d’une âme raisonnable et d’un corps, consubstantiel au Père par sa divinité, consubstantiel à nous par son humanité, né pour nous dans les derniers temps de Marie, la Vierge et la Mère de Dieu