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L'Eglise, sainte et irréprochable? "Il est pour l'éternité celui qui nous aime le premier"

La miséricorde du Christ vis-à-vis de l'Eglise, méditation sur le psaume 25 et réponse par Benoît XVI. De quoi conserver l'Espérance et la bonne humeur!



Le psaume 25, les répons de la liturgie des heures et la prière du fidèle désarçonné.

L'Eglise, sainte et irréprochable? "Il est pour l'éternité celui qui nous aime le premier"
Il existe un livre sur ces petites phrases qui annoncent chaque psaume dans la liturgie des heures : ces citations sont un éclairage de la Parole par la Parole. Quand on porte son attention sur celle qui introduit le psaume 25, " Le Christ s'est livré pour l'Eglise ; Il la voulait sainte et irréprochable, "( Ep 5, 25.27), on espère trouver quelque éclairage sur la situation de cette même Eglise composée de pécheurs  invétérés et plus semblables à leurs clones du Da Vinci Code qu'à des enfants de choeur.

" Seigneur, rends-moi justice :
j'ai marché sans faillir.
Je m'appuie sur le Seigneur et ne faiblirai pas.
Eprouve-moi, Seigneur, scrute-moi,
passe au feu mes reins et mon coeur."

Qui ose parler ainsi?

Qui parle ? Est-ce le pécheur scandalisé des péchés des autres pécheurs ? Est-ce le Juste, espèce rare et discrète, absente des médias et cachée ? Voilà qui mérite une enquête sur l'oeuvre de Dieu, Opus Dei mystérieuse et non médiatique.

" J'ai devant les yeux ton amour,
je marche selon ta vérité.
Je ne m'assieds pas chez l'imposteur,
je n'entre pas chez l'hypocrite.
L'assemblée des méchants, je la hais,
Je ne m'assieds pas chez les impies;"


L'unique Juste qui peut parler ainsi, c'est le Christ. Et son cri du coeur devant tous nos manquements : " Ne t'assieds pas chez l'imposteur, n'entre pas chez l'hypocryte!" s'adresse à l'Eglise qu'Il veut sainte et irréprochable, qu'Il supplie de ne pas céder à la tentation, le fameux " ne nous laisse pas entrer en tentation" d'imposture, d'hypocrisie ne concerne pas un ostracisme extérieur mais une attitude intérieure de conversion.

Innocence et conversion : purification.

" Je lave mes mains en signe d'innocence
pour approcher de ton autel, Seigneur,
pour dire à pleine voix l'action de grâce
et rappeler toutes tes merveilles.
Seigneur, j'aime la maison que tu habites,
le lieu où demeure ta gloire."


La liturgie nous rappelle ce psaume et son sens eucharistique profond. Lorsque le prêtre se lave les mains à la messe, ce n'est pas une simple ablution et un jeu de mot facile sur le lavabo, c'est le rappel que l'accès au Salut et à l'Autel sur lequel le Christ a été immolé pour nos péchés demande de notre part une profonde purification des péchés. Cette purification intérieure est le passage vers l'action de grâce de l'Eglise sainte et irréprochable par la conversion et le sang versé du seul Innocent. " Si je ne te lave pas les pieds, tu n'auras pas de part dans mon royaume", dit Jésus à saint Pierre. Avant son sacrifice, Jésus a tenu a indiqué un rite de purification complète, la purification des péchés par son sang.
L'Eglise, sainte et irréprochable? "Il est pour l'éternité celui qui nous aime le premier"

Dans l'Assemblée je bénirai le Seigneur.

Ne doutons pas de l'Eglise, car c'est douter du Sauveur. C'est précisément dans le sacrifice eucharistique, source et sommet de la mission de l'Eglise, que ce réalise le salut. La grande tentation de désespérer de l'Eglise elle-même, de ne plus l'aimer, de déserter ses assemblées est un piège de cette même hypocrisie dénoncée par le psaume, celles des impies que nous sommes en notre coeur. Il ne s'agit pas bien-sûr de s'en prendre à d'autres impies que nous-mêmes, à d'autres pécheurs que nous-mêmes! Il s'agit avant tout de ne pas désespérer. Or, face à la gravité des péchés, quelle attitude permet de ne pas désespérer ?

" Ne m'inflige pas le sort des pécheurs,
le destin de ceux qui versent le sang :
ils ont dans les mains la corruption;
leur droite est pleine de profits."


 

Argent, sexe, pouvoir...volonté propre et trahison au plus degré. Rien ne résiste...à la Miséricorde.

Seul le Christ a " marché sans faillir". Mais tous ceux qui marchent à sa suite savent qu'en le suivant, ils rejoindront l'Assemblée, l'Eglise sainte et Immaculée. L'Eglise " militante", celle qui est encore dans le combat contre le péché, qui peut compter ses défaites et ses revers, sait que le Christ est vainqueur. L'humiliation d'être traînée dans la boue accable ceux qui dans l'Eglise ont la naïveté de se croire déjà " saints et irréprochables" sans passer par la révélation intérieure des péchés personnels, étape cuisante de la conversion réelle...Certes, cela fait mal, mais ce n'est pas nouveau. L'Eglise est bien Sainte et irréprochable en vertu de son chef, le Christ qui l'a rachetée. En Lui et avec Lui, parce que la Miséricorde est passée par là :

" Oui, j'ai marché sans faillir :
Libère-moi! Prends pitié de moi !
Sous mes pieds, le terrain est sûr ;
Dans l'Assemblée je bénirai le Seigneur."


Oui, le Christ s'est livré pour l'Eglise. Il la voulait sainte et irréprochable. La volonté du Christ sur l'Eglise ne cesse de se réaliser à chaque conversion profonde et secrète qui garde les rachetés dans l'Eglise...mais ce n'est pas dans les médias !

Benoît XVI ; Eucharistie et Eglise.

14. À travers le Sacrement de l'Eucharistie, Jésus fait entrer les fidèles dans son « heure »; il nous montre ainsi le lien qu'il a voulu entre lui et nous, entre sa personne et l'Église. En effet, le Christ lui-même, dans le Sacrifice de la croix, a engendré l'Église comme son épouse et son corps. Les Pères de l'Église ont médité longuement sur la relation entre l'origine d'Ève, issue du côté d'Adam endormi (cf. Gn 2, 21-23), et celle de la nouvelle Ève, l'Église, née du côté du Christ, immergé dans le sommeil de la mort: de son côté transpercé, raconte Jean, il sortit du sang et de l'eau (cf. Jn 19, 34), symbole des sacrements. (30) Un regard contemplatif vers « celui qu'ils ont transpercé » (Jn 19, 37) nous conduit à considérer le lien causal qui existe entre le sacrifice du Christ, l'Eucharistie et l'Église. L'Église, en effet, « vit de l'Eucharistie ». (31) Puisqu'en elle se rend présent le sacrifice rédempteur du Christ, on doit avant tout reconnaître qu'« aux origines mêmes de l'Église, il y a une influence causale de l'Eucharistie ». (32) L'Eucharistie est le Christ qui se donne à nous, en nous édifiant continuellement comme son corps. Par conséquent, dans la relation circulaire suggestive entre l'Eucharistie qui édifie l'Église et l'Église elle-même qui fait l'Eucharistie, (33) la causalité première est celle qui est exprimée dans la première formule: l'Église peut célébrer et adorer le mystère du Christ présent dans l'Eucharistie justement parce que le Christ lui-même s'est donné en premier à elle dans le Sacrifice de la croix. La possibilité, pour l'Église, de « faire » l'Eucharistie est complètement enracinée dans l'offrande que le Christ lui a faite de lui-même. Nous découvrons ici aussi un aspect convaincant de la formule de saint Jean: « Il nous a aimés le premier » (1 Jn 4, 19). Ainsi, dans chaque célébration, nous confessons nous aussi le primat du don du Christ. L'influence causale de l'Eucharistie à l'origine de l'Église révèle en définitive l'antériorité non seulement chronologique mais également ontologique du fait qu'il nous a aimés « le premier ». Il est pour l'éternité celui qui nous aime le premier.
 
EXHORTATION APOSTOLIQUE
POST-SYNODALE
SACRAMENTUM CARITATIS
DU PAPE
BENOÎT XVI

Vendredi 8 Juin 2012
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