Ero Mors Tua, o Mors !
Si vous n'y allez pas, vous le regretterez toute votre vie.
Le 12 avril 1927, le jour se leva.[...]. De bonne heure le matin, selon son habitude, le Professeur va à l’église, écoute la Sainte Messe, en la servant au P. Leopoldo Tardone, Prédicateur de carême à S. Giacomo degli Spagnoli, et reçoit la sainte Communion. Il pense peut-être que c’est son viatique ? Il ne change en rien ses habitudes. Sorti de l’église, il revient à la maison et se rend ensuite directement à l’hôpital. En sortant de la maison, il dit au revoir à sa sœur et lui dit : « le Prof. Verdinois a été hospitalisé à la clinique du prof. Stanziale : pense aux saints Sacrements » [...].
Une fois terminé son tour à l’hôpital, il sort pour rentrer chez lui où il sait que beaucoup de malades l’attendent. Via Roma, vers la « salita Tarsia », il rencontre Mademoiselle Maddalena Aloi dont il avait soigné la mère. Il l’arrête pour lui demander de ses nouvelles et puis il lui dit : « Venez chez moi pour tenir un peu compagnie à ma sœur, parce qu’aujourd’hui, certainement, je mourrai ». Elle répondit en plaisantant : « vous parlez toujours de mort mais vous ne mourrez jamais ! » Et il répondit : « Méfiez-vous, car je parle sérieusement, et si vous ne venez pas, vous vous en repentirez et vous aurez du remords pendant toute votre vie »[…].
D'ici huit jours vous serez guéri et la première messe que vous direz sera pour mon âme.
Le serviteur de Dieu avait annoncé sa mort. Comme je l’ai su par Sa sœur qui s’appelle Nina, le matin du jour où mourut le Serviteur de Dieu, le Professeur, avait rencontré dans la rue une demoiselle amie de la famille à laquelle il avait dit : « Mademoiselle, je vous prie de vous rendre chez moi, aujourd’hui après trois heures, pour consoler ma sœur parce que je serai mort ».
La demoiselle s’y rendit à cette heure-là et trouva réellement le Professeur à l’état de cadavre. Elle sut également par sa sœur que huit jours avant de mourir, le Professeur était allé passer une visite à un religieux gravement malade qui se lamenta auprès du Serviteur de Dieu car il tardait à guérir. Le Serviteur de Dieu l’encouragea en disant : « Père, ne perdez pas confiance car d’ici huit jours vous serez guéri et la première Messe que vous célébrerez sera pour mon âme ».
Jean-Paul II le décrit ainsi : " La réalisation concrète de l'idéal laïc chrétien".
Citations
« Rappelez-vous qu'en optant pour la médecine, vous vous êtes engagé à une mission sublime. Avec Dieu dans le coeur, persévérez en pratiquant les enseignements de vos parents, l'amour et la pitié envers ceux qui souffrent, avec foi et enthousiasme, sourd aux louanges et aux critiques, disposé seulement au bien.»
« Quoiqu'il arrive, souvenez-vous de deux choses: Dieu n'abandonne jamais personne. Plus vous vous sentez seul, négligé, méprisé, incompris, plus vous serez près de démissionner sous le poids de graves injustices, plus vous sentirez une force infinie et mystérieuse, qui vous soutiendra et vous rendra capable de bonnes et vigoureuses intentions et vous serez étonné par ces forces quand la sérénité reviendra. Cette force est Dieu ! »
« Les personnes malades sont des figures du Christ. Plusieurs mauvaises personnes, criminelles ou blasphémateurs se retrouvent hospitalisées grâce à Dieu, Il veut les sauver! Religieuses, médecins et infirmières travaillant dans un hôpital ont une mission: coopérer avec cette bonté inépuisable, pardonnant, se sacrifiant eux-mêmes. »
Une grande amitié spirituelle.
«Monsieur le Commandeur très illustre
Les voies de la Providence sont incompréhensibles aux yeux de l’homme. Comme le Seigneur est grand! Pauvre est celui qui ne le connaît pas Voici les deux documents des deux orphelins privilegiati…les enfants vont arriver tout de suite – à cette même date j’ai télégraphié et je joins la lettre que j’ai reçu de la Sœur que vous avez connue !- Dites un petit mot de recommandation en ma faveur, à la Sainte Vierge, c’est ce que je désire ardemment. Merci pour vos vœux, pour votre grande charité, et disposez toujours de mon frère et de moi-même-. Tous les deux nous vous faisons le baisemain, le cœur ému de reconnaissance pour le grand bien que vous faites pour ces créatures abandonnées !»
Votre très humble
Nina Moscati
Une vocation de médecin décidée à la suite de la mort de son frère.
Deux cents lires pour quatre consultations
Le Doct. Francesco Brancaccioraconte que Moscati avait été appelé d’urgence à Portici pour examiner un jeun qu’avait eu une crise d’appendicite et devait être opéré. Le Professeur s’opposa de toutes ses forces à l’opération et ordonna de mettre une porte à glace en permanence sur l’abdomen du malade. Pendant quinze jours, Moscati retourna quatre fois et visita le jeun tant qu’il guérit complètement. A la fin, il reçut une enveloppe contenant ses honoraires.
« Le Maître (raconte le doct. Brancaccio), en retournant chez soi, eut des doutes et exclama:
« Qui sait combien d’argent j’ai eu ! ». Il ouvrit l’enveloppe : un billet de mille lires. Moscati retourna immédiatement chez le jeun et sa famille fut très surprise de le voir de nouveau. Le Professeur affronta le père du patient et lui dit avec un ton bourru: « Êtes-vous fous ou croyiez que je suis un voleur? » . Toute la famille s’étonna et, croyant que le Professeur n’était pas satisfait des honoraires, le père prit un autre billet de mille lires et le donna au Maître qui le refusa de toutes ses forces. De plus, Moscati prit huit cents lires par son portefeuille et les laissa sur la table après quoi il repartit à toute vitesse. Ainsi un médecin fameux comme le Professeur Moscati reçut deux cents lires pour quatre consultations ! »
Cinquante lires pour trois visites à trois personnes
Le Prof. Mario Mazzeo raconte:
“Un jour, un médecin de mes amis, envoya au cabinet de Moscati trois malades de la même famille qui provenaient de Montorsi (Bénévent). A la fin de la troisième consultation, celui qui les accompagnait laissa sur le bureau du Professeur un billet de 100 lires et un autre de 50 parce qu’il avait été impossible de savoir le montant des honoraires par la bouche du Serviteur de Dieu. Moscati, par habitude, ne regardait pas ce qui les patients laissaient sur son bureau. Cette fois il regarda et s’étonna. Immédiatement il prit le billet de 100 lires et le rendit à la personne en disant:
« Cinquante lires pour trois sont même trop ; allez en paix et dites bonjour au docteur! ».
Moscati et Thérèse de Lisieux
De la lecture de la correspondance de notre Saint, nous savons qu'il fut très dévot de S.te Thérèse de Lisieux, dont il avait un grand portrait dans sa chambre , qui est encore conservé dans les "Salles Moscati" de l'église du Gesù Nuovo à Naples, sous le titre de « Bienheureuse Thérèse de l’Enfant- Jésus », parce qu’il fut acheté après la Béatification qui fut rendue à Rome le 29 avril 1923, par Pio XI.
Le 18 juillet 1923 - donc peu de mois après la béatification de Thérèse- Moscati parle de signes de découragement qu'il réussit à surmonter justement après la lecture de quelques mots de Thérèse à propos de ce phénomène et rapportées dans Histoire d'une âme, à propos de ce phénomène: "Il y a quelques jours, je lisais dans l'autobiographie de la bienheureuse Thérèse de l’Enfant- Jésus, une phrase faite pour moi: "Mon Dieu, le découragement même est un péché!""Oui, c'est un péché d'orgueil, parce qu'il me fait croire que j'ai pu accepter l'opinion de moi-même d'avoir fait de grandes choses! Lorsqu'au contraire nous n’avons toujours été que des serviteurs inutiles" (citations d'après le livre du Père A.Marranzini S.I.: "Giuseppe Moscati, modèle du chrétien laïc d’aujourd’hui, Rome 1989).
Pour en savoir plus, jesuiti.com