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Ils méritent d'être connus! Bienheureux Bartolo Longo, fêté le 5 octobre


 
 
 
"Quelle est ma vocation? ecrire sur Marie, faire louer Marie, faire aimer Marie."
«... qual’è la mia vocazione? Scriver di Maria, far lodare Maria, far amare Maria» (cfr. Croiset G., Esercizi di pietà, in “Opere Complete”, VII, Livorno 1846, 261).
 
 
Tout a commencé...par une confession.
 
 
Le sacristiain n'en ai pas revenu. L'homme qui entre dans l'église, sans le saluer, et se précipite hagard vers le confessionnal, a l'air d'un fou. Jeune, maigre, nerveux, il reste une bonne-demie heure dans le confessionnal du père Albert Radente. Le sacristain ignore que cet homme ébouriffé avec une barbe de mousquetaire a longtemps hésité avant de venir. Plus d'un an. Et qu'il est une jeune célébrité de Naples, où il fait des études brillantes d'avocat.
 
Un ami prie pour sa conversion
 
Pendant ce temps, loin de là, un ami prie pour cette conversion. Il prie depuis des années pour que Bartolo Longo sorte du piège mortel dans lequel il est tombé. Il revoit chaque fois en pensée le visage de son jeune ami et sa lente et dramatique transformation. La dernière fois qu'ils se sont vus, Vincenzo Pepe a réprimé un cri de stupéfaction devant la gravité de son état: " Mais tu veux donc mourir fou et te damner?"
 
Effectivement, tout Naples sait que ce fils de bonne famille a viré sa cutie, entraîné par ses compagnons d'études. Vincenze Pepe connaît ces groupes de garçons plus ou moins débauchés. Or Bartolo est tombé sous la coupe d'un des pires, habile à utiliser sa quête sincère au début. " Viens, je vais te montrer un lieu où l'on voit que Dieu existe"...et Bartolo a suivi. Vincenze Pepe a eu des echos: débauches, tables qui tournent, visites aux médiums réputés de Naples...Bartolo écrira plus tard: " Le professeur Vincenzo Pepe fut l'ami de mon âme, que le Seigneur me fit rencontrer aux tournants critiques et décisifs de ma vie...et le premier bien incalculable que mon ami fit à mon âme fut de me faire sortir du piège satanique du spiritisme".
 
Les détails du piège
 
Plus tard, Bartolo racontera à Vincenzo, les détails du piège dont la confession est en train de le libérer radicalement. Le diable mêle le vrai et le faux pour ligoter ses proies. Et Bartolo a été ligoté bel et bien: devenu prêtre satanique, il avait commencé par une séance spirite où son faux ami l'avait entraîné. Bartolo, qui avait toujurs cherché le Christ, demande à "l'esprit": «Jésus-Christ est-il Dieu?» - «Oui», répond le médium. «Les préceptes du Décalogue sont-ils vrais? - Oui, sauf le sixième (Tu ne commettras pas d'adultère). - «Laquelle des deux religions est la vraie: la catholique ou la protestante? - Toutes deux sont fausses», répond l'esprit.
C'est ainsi que l'on retrouva Bartolo dans les bas-fonds les plus sordides...victime du mensonge, il devait l'être aussi de l'orgueil spirituel. Initié à la prêtrise satanique, il tomba sous l'emprise d'un démon qui se faisait passer pour Michel Archange:« L'esprit mauvais qui m'assistait, voulait s'emparer de mon âme formée à la piété depuis mes premières années et me demander l'adoration et l'obéissance aveugle. Il se faisait passer pour l'archange Michel, m'imposant la récitation des psaumes et des jeûnes rigoureux. Il réclamait que son nom, comme signe de puissance et de protection, fût écrit en tête de tous mes papiers et que je le portasse sur mon coeur, inscrit en chiffres rouges dans un triangle de parchemin». Le même esprit mauvais fait tembler les murs et pousse des cris blasphématoires aîgus. Lors de son initiation Bartolo s'évanouit de terreur face à des manifestations dont l'impact ruineront à jamais sa santé. Il dira plus tard: " Je crois que le démon n'a pu accéder jusqu'à mon âme, il ne pouvait le faire, mais il a atteint mon corps".
 

Bientôt épuisé et en proie à des hallucinations de plus en plus nombreuses à cause de ses pratiques médiumniques, Bartolo n'est plus que l'ombre de lui-même. Il est connu pour prêcher en public contre l'église et participer à toutes les rencontres anti-cléricales et nombreuses manifestations dans les rues contre le pape. Mais Naples, où enseigna st Thomas d'Aquin, est devenu un repère de " mangeurs de curés", de rationalistes dont fait désormais partie Bartolo. Il n'hésite pas à offrir un verre à ceux qui blasphèment dans la rue. Rien ne semble présager une conversion. Et pourtant, c'est de cet homme-là qu'un certain Jean-Paul II, et ensuite Benoît XVI diront qu'il peut être comparé à saint Paul, passé de persécuteur à apôtre.
 
Délivré
 
" L'esprit mauvais voulait s'emparer de mon âme formée à la piété depuis mon plus jeune âge..." Effectivement, Bartolo a été éduqué dans une famille catholique fervente. Et le démon savait l'enjeu. Mis au pensionnat à six ans, Bartolo découvre la Vierge Marie à travers la récitation du rosaire. Enfant plus qu'espiègle, il ne tient pas en place longtemps, sauf le jour de sa première communion où il demeure immobile une heure et demie, à la grande surprise de tous. Son attachement à sa mère aidera aussi à le mener à la confession de sa vie: durant l'année que dura l'emprise du mauvais sur lui, sa famille et ses vrais amis priaient pour lui. Or, après la rencontre avec Vinceze Pepe, il n'était toujours pas allé se confesser.
 
 Un fait déclencha un nouveau désir de s'en sortir: le roi d'Italie mourut. Bartolo vit son visage dans une séance spirite...et rêva de sa mère le soir, tournant autour de son lit et le suppliant de revenir à la vraie foi. La prière conjointe de son ami Vincenze et de sa mère lui permit de franchir le pas. N'est-ce pas au cours d'un déjeuner avec Vincenze que Bartolo a partagé son expérience: il ne mangera pas de ce déjeuner, suivant les conseils de son directeur spirite et du prétendu archange Michel. Il envisage de répandre le spiritisme dans toute l'Italie et d'y convertir des prêtres. Vincenze obtiendra alors la promesse que le jeune homme essaiera de se confesser...
 
 
Lorsqu'il est arrivé devant le confessionnal, le père Radente, peu rassuré, a demandé au sacristain de rester dans les parrages...Cette confession se fera en deux temps: Radente demande à Lungo de revenir trois jours plus tard pour recevoir l'absolution. Devant l'ampleur de la conversion à venir, Radente se précipite chez les soeurs voisines et leur demande de prier intensément pour une conversion importantissime. Lui-même jeûne trois jours.
Voilà, c'est fait, la confession est finie. Le vendredi 23 juin 1850, en la fête du sacré Coeur, Bartolo revient à l'Eglise. Le sacristain ouvre de grands yeux: celui qui sort du confessionnal lui semble vraiment un autre homme, calme, paisible...délivré. L'esprit mauvais s'en est allé, et l'Esprit Saint a pris la place, soufflant sur le pénitant et sur son confesseur, le père Radente, dominicain, qui est un grand ami de la Vierge et va continuer de veiller sur Bartolo. Le combat spirituel n'est pas tout à fait fini, et le père Radente ne sait pas encore qu'une de ses phrases et que sa dévotion à notre Dame du Rosaire vont trouver un développement extraordinaire dans ce coeur purifié.
 

Radente accompagne spirituellement le nouveau converti, qui d'ancien mécréant, devient effectivement apôtre. Il se promène dans les rues de Naples, un gros chapelet à la main, et refait les trajets auquels il était habitué, mais dans un tout autre esprit. Il s'arrête dans les bars et discute avec les gens, et tous peuvent constater le changement de ce jeune avocat de 25 ans.
 
Le remords jusqu'au désir du suicide
 
Il a fait voeu de chasteté, un voeu qu'il renouvelle de fête en fête...il prie...il se forme chrétiennement en étudiant avec Radente Saint Thomas d'Aquin pendant trois ans. Il veut réparer le mal qu'il a fait et reste tourmenté par l'expérience vécue, même si depuis sa confession, aucun phénomène paranormal ne vient plus le perturber. Et soudain, voilà qu'arrive l'épreuve du remords. Revenant trop à son péché en mémoire, sa contrition glisse vers le désespoir. Le repentir devient remords jusqu'à le pousser au désir du suicide, comme il l'avouera lui-même. Il se trouve alors à un nouveau tournant de sa vie.
 
Qui propage le Rosaire est sauvé
 
 
 Après avoir renoncé à un amour trop mondain avec une charmante jeune femme et avoir fait voeu de chasteté, il est entré dans le cercle d'une future sainte et fondatrice, Catherine Volpiccelli, qui propage la dévotion au sacré Coeur. Là, il rencontre une jeune veuve qui a 5 enfants. La comtesse Marianna de Fusco. Elle lui demande de gérer une partie de ses biens et de se rendre dans une région proche de Pompéi où elle possède des terres. Bartolo doit s'y rendre escorté, car les brigands parcourent le pays. Les paysans vivent dans la misère et l'ignorance au point que l'un deux, à qui Bartolo demande quelle est sa foi, répond: " quand j'étais petit, il y avait trois dieux. Mais je ne sais si l'un est parti et si l'autre s'est marié..;" Entendant cela, Bartolo sait qu'il a trouvé un lieu pour son apostolat. Simultanément, la crise de repentir-remords le reprend avec force. Un jour qu'il est seul dans ces étendues de terres, il crie vers Dieu et entend comme une réponse: " Qui propage le saint Rosaire est sauvé".
 
 
Un apostolat rayonnant
 
Radente lui avait déjà dit cela. Et au même moment, une paix inconnue l'innonde. Désormais, il se consacrera au Saint Rosaire.
Il commence patiemment son apostolat, avec peu de succès au début, car les paysans sont très loin de la foi. Il fait mettre une image de Marie dans les maisons qu'il visite. Il visite les malades. Il organise une mission: prédications et prières pendant presqu'un mois. Et c'est le premier grand succès. Désarconné, Bartolo va se jeter aux pieds d'un prêtre: " je ne suis que fange"! Le prêtre lui répond dans un langage bien de son siècle mais que l'expérience de Bartolo confirmera: " C'est signe que tu es appelé à une grande oeuvre. Car lorsque Dieu prépare une grande oeuvre, il commence par plonger dans la boue l'âme qui ne connaîtra pas l'orgueil ensuite et pourra bâtir sur cette humiliation". Bien sûr, ce n'est pas Dieu qui a " plongé" Bartolo dans la boue, mais bien plutôt celui qui l'en a sorti.
 
 
Et les évènements s'enchaînent. Bartolo demande à l'évêque du lieu de pouvoir construire un autel à Marie. L'évêque vient sur place pour donner la confirmation, et devant la pauvreté de la population, il comprend que Marie désire une église et lance le projet. Bartolo doute encore, mais la comtesse Marianna de Fusco, enthousiasmée par l'idée de l'évêque, écrit à tous ses amis pour demander " deux sous pour la construction d'une église sur l'ancienne terre des idoles". L'évêque en profite pour prophétiser à Bartolo qu'il sera calomnié, qu'il souffrira, mais que s'il tient bon, l'oeuvre de Dieu se fera. Et cet évêque prophète, plein de sagesse, ajoute qu'il faut penser l'église en fonction des 20 ans à venir et ne pas dépenser plus qu'il ne sera donné...
 
Arrivée de Marie à Pompéi sur...une carriole à fumier
 
Le 13 novembre 1875, Marie arrive à Pompéi sans tambour ni trompettes, sur une carriole à fumier. Il s'agit d'une image achetée à un brocanteur par le p. Radente. La religieuse qui la remet en mains propres à Bartolo prophétise elle aussi: " Cette madonne du Rosaire fera des prodiges". Pourtant, Bartolo écrira que cette toile ressemblait à...une vieille croûte! Il était parti ce matin-là pour acheter une image de Notre-Dame du Rosaire...et avait rencontré son ami Radente en chemin. "Non, non, va plutôt prendre celle que j'ai laissée chez des soeurs il y a dix ans..." Croiser Radente sur son chemin a toujours été source de grâces...n'est-il pas dominicain, et donc par tradition et dévotion personnelle ami de notre Dame du Rosaire...et n'a-t-il pas fait entrer Bartolo dans le tiers-ordre dominicain, sous le nom de " frère Rosaire"...
 
 
Bartolo se rend au désir de son ami, et constate qu'il faudra  nettoyer l'image...ce qu'il ignore encore, c'est qu'un jour, restaurée avec talent, l'image de Marie sera couronnée, qu'on l'ornera de plus de 700 pierres précieuses, avec la participation du Souverain Pontife Léon XIII, le " pape du Rosaire".
Et les faveurs miraculeuses commencent.
 
Le miracle de Clorinda

Clorinda avait même vu le célèbre medecin[? Antonio Cardarelli], phycisien de renom et medecin du roi d'Italie, du pape Léon XIII et des personnalités de son temps...les crises d'épilepsies, terribles et douloureuses ne lui laissaient aucun répit. La jeune fille de 12 ans est orpheline, sa tante Anna Maria Lucarella, femme de lettres, veille sur elle comme une véritable maman. Elle conduit la petite Clorinda à l'Eglise Saint Nicolas Tolentino, où l'on vénère une image miraculeuse de Notre Dame de Lourdes. Au retour, pleine de confiance, Anna Maria guette un changement chez Clorinda...mais voilà que la petite se tord à nouveau sur le sol dans une crise d'épilepsie que rien ne semble vouloir calmer.
 
 
Anna Maria ne se laisse pas décourager. Clorinda cesse pourtant tout médicament fin 1875. Sa tante voudrait l'envoyer à Lourdes, mais l'état de Clorinda requiert une présence continue et c'est l'hiver. Les crises arrivent le jour, la nuit...Anna Maria ne dort plus guère. Un jour, Clorinda échappe à sa vigilance...elle la retrouve de justesse, à moitié étranglée, bavant et se contorsionnant. Anna Maria pleure de voir sa petite si gentille dans un tel état de souffrance. Le lendemain 3 février, les crises sont si fortes que Clorinda ne reconnait plus sa tante et les personnes qui l'entourent. Ce jour-là, 3 février 1876, la comtesse de Fusco vient rendre visite à Anna Maria pour lui parler du projet d'une nouvelle église à la Valle, près de Pompei...
 
 
La comtesse de Fusco se rend bien compte du drame qui se vit chez son amie. Mais tandis qu'elle parle de l'établissement de la dévotion au Rosaire parmi le millier de pauvres paysans de la Valle, tandis qu'elle parle des projets d'évangélisation, elle ignore qu'un espoir nouveau naît dans le coeur d'Anna Maria. Tandis que Marianna di Fusco lui parle d'entrer dans la confrérie du Rosaire, Anna Maria a pris une décision: " Si la Reine du Rosaire guérit Clorinda, je ferai moi-même le tout de toutes les maisons de Naples pour construire son église!", et Anna Maria fait un premier don conséquent, dans un geste de foi. Toutes deux décident de commencer une neuvaine à la reine de Pompéi, Notre Dame du rosaire.
 
 
La comtesse de Fusco, très émue, raconte tout cela à Bartolo, et voilà que le temps d'une neuvaine, les trois adultes prient pour la petite Clorinda avec ferveur. Bartolo demande à Marie ce signe pour savoir si la construction de cette église est bien la volonté de Marie. «A saint Dominique déjà, Tu avais promis que quiconque demanderait une grâce, il l’obtiendrait par le saint Rosaire. Je Te rappelle Ta promesse, ô Mère, le chapelet à la main. Mère, Tu as désiré avoir une église à Pompéi. Mère, donne confirmation de Ton désir. Guéris Clorinda!…»
 

Arrive le 13 février 1876...Clorinda se réveille ce matin-là...elle court vers sa tante, elle sait de l'intérieur qu'elle est guérie!«Maman, maman, je suis guérie, la Madone m’a délivrée de mes maux!»
Cette guérison sera confirmée par les mêmes grands médecins qui l'avaient soignée de leur mieux auparavant et Bartolo se fera une joie de relater cela dans son futur livre sur le Sanctuaire de Pompéi. En ce-jour de création de la Confrérie du Rosaire, la Vierge de Pompéi devant laquelle il s'est agenouillé pour implorer la guérison de Clorinda, accorde la première de ses faveurs.
 
 
Lui-même dira que "  La Reine des Roses célestes, voyant devenu mû le temps pour de nouvelles manifestations de son pouvoir au monde en train de périr, comme aux noces de Cana, elle avait obtenu de son Fils l'anticipation de son heure et de ses miracles sur la terre des païens"(E la Regina délie Rose celesti, che vedeva maturo il tempo per noveile manifestazioni délia sua potenza al mondo che perisce, o forse avea, copforme nelle nozze di Cana, colle sue valide preci impetrato dal su Figliuolo anticipazione del ora dei suoi pro- digi sulla terra dei morti pagani.
 Bartolo Longo, histoire du sanctuaire de Pompéi, 1900, p 136)
 
 
 La nouvelle se répandit comme une fusée à travers Naples. Elle arriva même à Pompéi le même jour, pendant que B. Longo priait encore. Bartolo savait bien maintenant que ce lieu allait devenir, de par sa destination extraordinaire, un lieu béni du Ciel. Plus aucun doute ne pouvait ébranler cette conviction. Marie avait donc confirmé son désir d’avoir ici un sanctuaire.
Depuis la miraculeuse guérison de Clorinda, on annonçait de toutes parts et sans discontinuer des grâces obtenues. Du 15 février à la Saint-Joseph, le 19 mars, donc, en l’espace d’un mois, on enregistra huit guérisons miraculeuses.
 
( Sanctuaire de Pompéi aujourd'hui)
 
La vision de Fortuna

La medecine moderne la meilleure ne laissait pas d'espoir non plus à Fortuna Agrelli.
Le 3 mars 1884, vers quinze heures, Fortuna  voit la Vierge au-dessus de son lit, sous les traits de Notre-Dame de Pompéi. Elle est assise sur un trône, l’Enfant Jésus sur ses genoux, un chapelet à la main. Elle est accompagnée de sainte Catherine d’Alexandrie et de saint Dominique. Elle  lui dit :
« Mon enfant, tu m’as invoquée et demandé des grâces sous des titres variés. Mais maintenant que tu m’as appelée sous ce titre de Reine du Rosaire qui me plaît particulièrement, je ne peux plus te refuser la faveur que tu m’as demandée, car ce nom m’est plus cher que tous les autres. Fais encore trois neuvaines et tu auras tout. »
Un mois plus tard, lors d’une deuxième apparition, Fortuna entend ces paroles :
« Quiconque veut me demander des grâces, qu’il consacre trois neuvaines à réciter le chapelet, et trois autres neuvaines en reconnaissance de la grâce reçue »
Le 8 mai suivant, Fortuna était guérie.
Depuis la miraculeuse guérison de Clorinda, on annonçe de toutes parts et sans discontinuer des grâces obtenues. Du 15 février à la Saint-Joseph, le 19 mars, donc, en l’espace d’un mois, on enregistre huit guérisons miraculeuses.
 
Fondations en série à Pompéi

A quarante ans, Bartolo enseigne aux enfants le catéchisme. Ses écrits commencent à être connus, et les ennemis commencent à le diffamer. Un certain Doria usurpe sa notoriété pour soutirer de l'argent aux donateurs. Longo dépose plainte, mais à la demande de son évêque, doit retirer cette plainte. Doria se rétractera de façon honorable et Longo sera lavé des calomnies.
 
Il fonde un journal moderne et fonde avec les bénéfices un orphelinat, une école de reliure et des ateliers liés au journal.
Les grâces liées à la Vierge de Pompéi se multiplient. Un accidenté qui travaille à la coupole tombe à terre! et se relève, miraculé.
Bartolo rencontre don Bosco à Turin. " quel est votre secret pour conquérir le monde? " " J'envoie mon journal à qui le veut et à qui ne le veut pas". Ces hommes de Dieu font plus que de la publicité...!
 
La nouvelle Pompéi jaillit de terre, véritable citée moderne. Celui là même qui a initié Bartolo au spritisme reconnait que c'est un miracle.
 
Epreuves et joies
 
L'abbé Romanelli,  s'était vu refuser de publier la biographie trop incroyablement romancée de Bartolo qui redouta le culte de la personnalité et percevait derrière une trop intense admiration un revirement de la part d'un homme peu équilibré. C'est ce qui se passa et l'abbé se vengea en publiant diffamation sur diffamation, pour masquer des détournements de fonds qu'il avait commencé en s'abritant derrière la notoriété de Bartolo Lungo. Rommanelli sera relevé de son sacerdoce et envoyé à l'étranger. Malade, il rencontrera à son retour Bartolo et se jettera à ses pieds en lui demandant pardon. Bartolo lui dira lui avoir pardonné depuis longtemps.
 
Epreuves et joies se succèdent. Son mariage avec la comtesse Mariana reste une histoire hors du commun. Il s'agit d'un mariage blanc, qui repose sur un apostolat commun, sur une profonde communion et une immense amitié. Oeuvrant ensemble, Bartolo et Marianna s'aperçoivent que l'on jase autour d'eux: que faire dans une situation aussi originale? ils vont trouver le pape Léon XIII qui sait leur engagement de chasteté à chacun et leur conseil, pour rester dans ce dévouement, de se marier pour protéger leur réputation, tout en restant dans le même mode de vie. Seul le pape était à même de les relever de leur voeu de chasteté pour les y conforter plus encore. C'est au même Pape Léon XIII, grand propagateur du Rosaire, que Bartolo lèguera le Sanctuaire de Notre-Dame de Pompéi, en faisant ainsi un sanctuaire de droit pontifical. Belle amitié au plus haut degré chez ses saints réunis par l'histoire et la providence!
 
Il meurt entre les bras d'un ami lui aussi saint
 
Bartolo meurt en 1926 d'une double pneunomie, en présence de son ami Moscati ( lequel est aussi un " canonisé" de Jean-Paul II).
" Mon seul désir est de voir Marie qui m'a sauvé et me sauvera des griffes de Satan".
 

Ce qu'en dit Jean-Paul II dans la lettre sur le Rosaire

"Bartolo Longo eut un charisme spécial, celui de véritable apôtre du Rosaire", explique Jean-Paul II.
Le sanctuaire de Pompéi a en effet été fondé par un laïc italien, le bienheureux Bartolo Longo (1841-1926), que le pape cite à cinq reprises dans sa Lettre apostolique sur le Rosaire de la Vierge Marie, du 16 octobre 2002. Chaque année, le 7 octobre, la fête de Notre-Dame du Rosaire conduit à Pompéi un véritable fleuve de pèlerins.

 "Réveille ta confiance en la Très Sainte Vierge Marie ; tu dois avoir la foi de Jacob", écrivait-il en 1905. Il est mort à Pompéi le 5 octobre 1926.
Il a été béatifié par Jean-Paul II le 26 octobre 1980. Le pape le cite à cinq reprises dans sa Lettre apostolique sur le Rosaire.
" Le bienheureux Bartolo Longo eut un charisme spécial, celui de véritable apôtre du Rosaire, écrit le pape. Son chemin de sainteté s’appuie sur une inspiration entendue au plus profond de son cœur : " Qui propage le Rosaire est sauvé ! ". À partir de là, il s’est senti appelé à construire à Pompéi un sanctuaire dédié à la Vierge du Saint Rosaire près des ruines de l’antique cité tout juste pénétrée par l’annonce évangélique avant d’être ensevelie en 79 par l’éruption du Vésuve et de renaître de ses cendres des siècles plus tard, comme témoignage des lumières et des ombres de la civilisation classique. Par son œuvre entière, en particulier par les " Quinze Samedis ", Bartolo Longo développa l’âme christologique et contemplative du Rosaire ; il trouva pour cela un encouragement particulier et un soutien chez Léon XIII, le " Pape du Rosaire " (RVM, 8).
Le pape écrit encore : "Dans le parcours spirituel du Rosaire, fondé sur la contemplation incessante - en compagnie de Marie - du visage du Christ, on est appelé à poursuivre un tel idéal exigeant de se conformer à Lui grâce à une fréquentation que nous pourrions dire "amicale". Elle nous fait entrer de manière naturelle dans la vie du Christ et pour ainsi dire "respirer" ses sentiments. Le bienheureux Bartolo Longo dit à ce propos : " De même que deux amis qui se retrouvent souvent ensemble finissent par se ressembler même dans la manière de vivre, de même, nous aussi, en parlant familièrement avec Jésus et avec la Vierge, par la méditation des Mystères du Rosaire, et en formant ensemble une même vie par la Communion, nous pouvons devenir, autant que notre bassesse le permet, semblables à eux et apprendre par leurs exemples sublimes à vivre de manière humble, pauvre, cachée, patiente et parfaite "." (RVM, 15).
Et de souligner l’audace de son message spirituel : " Le Rosaire est à la fois méditation et supplication. L’imploration insistante de la Mère de Dieu s’appuie sur la certitude confiante que son intercession maternelle est toute puissante sur le cœur de son Fils. Elle est " toute puissante par grâce ", comme disait, dans une formule dont il faut bien comprendre l’audace, le bienheureux Bartolo Longo dans la Supplique à la Vierge" (RVM, 16).
"Le bienheureux Bartolo Longo, explique encore le pape, voyait aussi le chapelet comme une " chaîne " qui nous relie à Dieu. Une chaîne, certes, mais une douce chaîne ; car tel est toujours la relation avec Dieu qui est Père. Une chaîne "filiale", qui nous accorde à Marie, la " servante du Seigneur " (Lc 1, 38) et, en définitive, au Christ lui-même qui, tout en étant Dieu, s’est fait " serviteur " par amour pour nous (Ph 2,7)" (RVM, 36).
Le pape laisse à Bartolo Longo le dernier mot de sa lettre apostolique en lançant cet appel : " Je me tourne vers vous, frères et sœurs de toute condition, vers vous, familles chrétiennes, vers vous, malades et personnes âgées, vers vous les jeunes : reprenez avec confiance le chapelet entre vos mains, le redécouvrant à la lumière de l’Écriture, en harmonie avec la liturgie, dans le cadre de votre vie quotidienne. Que mon appel ne reste pas lettre morte ! Au début de la vingt-cinquième année de mon Pontificat, je remets cette Lettre apostolique entre les mains sages de la Vierge Marie, m’inclinant spirituellement devant son image dans le splendide sanctuaire qui lui a été édifié par le bienheureux Bartolo Longo, apôtre du Rosaire. Je fais volontiers miennes les paroles touchantes par lesquelles il termine la célèbre Supplique à la Reine du Saint Rosaire : " Ô Rosaire béni par Marie, douce chaîne qui nous relie à Dieu, lien d’amour qui nous unit aux Anges, tour de sagesse face aux assauts de l’enfer, havre de sécurité dans le naufrage commun, nous ne te lâcherons plus. Tu seras notre réconfort à l’heure de l’agonie. À toi, le dernier baiser de la vie qui s’éteint. Et le dernier accent sur nos lèvres sera ton nom suave, ô Reine du Rosaire de Pompéi, ô notre Mère très chère, ô refuge des pécheurs, ô souveraine Consolatrice des affligés. Sois bénie en tout lieu, aujourd’hui et toujours, sur la terre et dans le ciel " (RVM, 43).
 

Vendredi 26 Février 2010
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