Saint Joseph du Web
Recherche
Rss

Quelle collégialité pour l'Ordre des Vierges ?



Une vocation reliée à l'évêque

Nous avons souligné l'avancée récente qui fait dépendre plus étroitement et plus concrètement  l'Ordre des Vierges de chaque évêque diocésain. 
Une des spécificités de l'Ordre des Vierges est de ne pas avoir de structure hiérarchique : les deux seuls "échelons" sont ceux soulignés par le pape François le 11 février en ajoutant au canon 604 la possibilité (qui existait déjà) pour les vierges de l'Ordo virginum de se regrouper en associations. Les échelons sont donc éventuellement les responsables des associations de Vierges (associations diocésaines ou associations de Vierges entre elles à des fins d'apostolat et donc associations de fidèles laïques, car les Vierges en plein monde sont des laïques). 

L'évêque n'a pas autorité mais un droit de regard sur les associations de Vierges "entre elles", même si évidemment ces associations doivent lui signaler leur existence ! Le droit de regard de l'évêque est d'autant plus important pour ces associations que l'évêque et les statuts devront veiller à la spécificité de l'Ordre des Vierges : ne pas devenir des instituts séculiers mal définis ou des instituts quels qu'ils soient (religieuses, sociétés de vie apostoliques).

La solution de la collégialité

La nature très ancienne de l'Ordre des Vierges et très souple s'adapte très bien à la "collégialité" : on peut très bien concevoir le fonctionnement d'un Ordo Virginum diocésain sur le mode d'un "collège des Vierges". Il s'agit d'un mode de fonctionnement peu hiérarchique, qui réunit régulièrement les vierges du diocèse. L'une d'entre elle, élue pour un mandat très court (un an? ) fait le lien entre l'évêque et les vierges consacrées du diocèse. Tout se décide par consultation et sans la structure d'un institut. La collégialité permettrait d'éviter plusieurs confusions : tout d'abord, l'Ordre des vierges peut en référer directement à l'évêque sans passer par le responsable de la vie consacrée qui s'occupe des instituts. Il s'agit tout simplement de respecter sans cléricalisme la capacité d'auto-gestion des vierges. La collégialité allège ainsi le fonctionnement de l'Ordre des Vierges.

Les relations avec les autres consacré(e)s

Enfin, l'ordre des Vierges peut s'intégrer par sa représentante "collégiale" à la vie consacrée du diocèse tout en marquant sa nette différence : directement relié à l'évêque, l'Ordre des Vierges peut développer sa propre spiritualité, qui n'est pas celle des instituts. Cette clarification peut permettre de présenter cette vocation aux "aspirantes" sans les plonger trop fortement dans les formations de religieuses ou de vie en instituts séculiers. Noyées dans la masse des instituts et des communautés, les vierges diocésaines risquent de perdre leur identité propre et leur spécificité de vierges "en plein monde". Il s'agit donc de trouver un juste équilibre. C'est cet équilibre que le pape François a instauré en rattachant davantage les vierges à leur évêque.

Reste à présenter aux évêques un visage suffisamment distinct de l'Ordre des vierges, pour que lui-même n'en fasse pas une sorte d'institut diocésain religieux ou semi-séculier. Voilà pourquoi la collégialité dans l'Ordre des vierges diocésain est une solution précieuse : elle permet une juste relation, sans isoler l'Ordre des vierges mais en le préservant d'une assimilation trop fréquente aux autres formes de vie consacrée.

De plus, qui peut mieux présenter et représenter l'Ordre des vierges que les vierges consacrées elles-mêmes, par le biais d'une concertation commune ? Il serait bon que la vierge consacrée qui représente l'Ordo virginum diocésain soit d'office membre du conseil diocésain de l'évêque. En effet, le conseil diocésain est l'échelon "collégial" du diocèse. Ainsi, la collégialité prend forme dans toute la structure ecclésiale.

Cependant, attention : la vierge consacrée n'est pas "obligée" de participer à l'apostolat structurel du diocèse, mais uniquement à l'apostolat "spirituel" autour de l'évêque. Elle peut être prise par son travail "en plein monde". Son service ( canon 604) ecclésial est d'abord spirituel et individuel. Certaines entreront dans la structure d'apostolat du diocèse (une fois à la retraite ou selon leur temps disponible et l'appel de l'évêque) en tant que laïques en mission ecclésiale. Une lettre de mission clairement définie est toujours indispensable dans ces cas.

Anne Céline

Samedi 21 Mai 2022
Lu 365 fois