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Bon film à voir en famille 9 : New-York-Miamy et Just Married


 

 

NEW-YORK-MIAMY

Un de ces films rares, parce que diffusant la joie et l’humour. Une jeune millionnaire fuit le mari que veut lui donner son père. Un journaliste la remarque et s’attache à elle d’abord par intérêt et pour l’argent, puis bien sûr par amour. Le film est en réalité une ôde…aux vraies fiancailles ( voir l’extraordinaire et symbolique dernière scène avec la couverture tendue). Cette comédie romantique de Frank Capra, réalisateur connu pour son catholicisme profond, plaide pour la vraie chasteté, celle qui permet de se connaître, se respecter, s’attendre…et s’aimer réellement.

La mise en scène de ce film en noir et blanc est si moderne que des plans entiers ainsi que le découpage de certaines scènes, ont été repris tels quels dans le film avec Julia Roberts que nous vous conseillons ci-dessous. (en particulier la scène où la mariée en blanc fuit l’autel et le mari imposé in extremis en renversant tous les obstacles au véritable amour…) Mais New York-Miamy l’emporte en charme et en réparties pleines d’esprit, en particulier la scène de ménage improvisée pour échapper à un contrôle d’identité de la police, où l’improvisation et la bonne humeur des acteurs échappe visiblement à tout contrôle en créant une de ces scènes de cinéma proche du meilleur théâtre.

Frank Capra, le réamisateur, était un catholique pratiquant qui disait de jamais vouloir manquer la messe de Paques pour pouvoir comptempler le mystère de la Resurrection. Sa vocation cinématographique est assez particulière, ainsi qu’il le raconte dans son autobiographie " the Name above the Title" (" le nom au dessus du titre"). Capra était malade, à l’hôpital. Un homme inconnu entre dans sa chambre, petit avec des besicles. L’homme accuse Capra de sa couardise : pendant que la radio diffuse dans sa chambre d’hopital des nouvelles alarmantes et des échos de la montée d’Hilter en Europe, lui, Capra, déjà connu et si talentueux, ne fait rien, alors qu’il peut toucher des millions de personnes deux heures au moins par un film. Capra ne saura jamais l’identité de son visiteur, mais une fois guéri, il commencera à créer des films ayant un sens et un but. Il décrit dans sa biographie cette " visite mystérieuse" comme le tournant de sa vie et de sa carrière de cinéaste chrétien. Il a clairement par la suite été fidèle à cette vocation, si on considère les scénarios de ses films.

Mais revenons à New-York-Miamy. On fait difficilement plus romantique ( à part "Elle et Lui" , pour les cinéphiles accros des histoires d’amour qui donnent envie de se marier) et moins préchi-précha…c’est le talent de Capra. Nous ne résistons pas à l’envie de vous décrire la scène d’auto-stop. Le héros du film essaie d’arrêter une voiture avec son pouce…et l’héroïne se contente de montrer ses jolies jambes…scène ô combien reprise depuis ! Mais la bonne humeur n’empêche pas de montrer finement l’enjeu de cette " virée" road-movie amoureux des années 30 : l’amoureux, qui ne semble pas un enfant de choeur, respectera-t-il la belle jeune femme qu’il tient en son pouvoir bien facilement ? Et bien oui, et au lieu de regarder un film voyeuriste, une série de scènes discrètes et poétisées ( pour ne pas dire sublimées) par un éclairage et une utilisation de la lumière que bien des éclairagistes d’aujourd’hui aimeraient maîtriser) instillent l’idée d’un soupçon de doute de tentation…repoussée. Nous parlions de sublimation : ce n’est pas très juste, car le romantisme du film réside aussi dans la pudeur des sentiments et dans leur juste expression. A la fin de ce film, on est heureux que la millionnaire et le journaliste ne soient que deux amoureux comme tous les autres et qu’ils se soient choisis pour les bonnes raisons : par amour, et non par intérêt, dans la sûreté d’un engagement qui a passé aussi par des épreuves de confiance et de remise en question…bref, de vraies fiancailles exprimées par un cinéma de qualité. Un film à connaître et faire connaître.

JUST MARRIED

Juste marriée…ou presque. Julia Roberts tient le rôle d’une jeune femme fort moderne et incapable de s’engager pour la durée. C’est la quatrième fois qu’elle fuit juste devant l’autel. Un journaliste va essayer de comprendre pourquoi, tout en la fustigeant… pour bien sûr tomber amoureux. Ce film a deux qualités. La première est la description pleine de tendresse et de bonhomie d’une petite ville américaine, chaque plan, chaque image est parfaitement soigné pour reproduire une atmosphère humaine et souriante. Ainsi, il faut prêter attention aux seconds rôles, tous parfaits et amusants.

La deuxième qualité est de déjouer le mécanisme du refus de s’engager, avec une bonne profondeur psychologique qui ne s’impose en rien comme une démonstration, mais plutôt comme une explication de certaines peurs des personnages. Leur recherche devient de plus en plus authentique, et donc de plus en plus sympathique. A comparer avec New York-Miamy, cela peut être l’occasion d’une bonne discussion avec les plus jeunes.


Vendredi 26 Février 2010
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