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Discernement et réseau de sainteté



Discerner le bien, pas seulement le mal

Notre époque s'habitue à discerner le mal, et ce n'est pas...mal ! Discerner le bien du mal, voilà qui est utile mais seulement dans la mesure où c'est en vue du bien. Si je discerne le mal uniquement, je développe une paranoïa psychologique et spirituelle : repérer tel manipulateur pervers, tel mélange et subtil abus d'autorité, me place sur un seuil. En quelque sorte, le " sport" du discernement peut permettre de briller en société ( même ecclésiale). Mais c'est un discernement négatif et qui mène au pessimisme individuel et collectif.
Faites ce petit exercice de lire les titres des journaux catholiques ou autres et de classer ces titres selon leur degré de discernement négatif ou positif. Vous risquez fort de vous désabonner rapidement !


Même s'il est exact et vrai, ce discernement-là devient le piédestal des justiciers auto-proclamés, infaillibles et qui cachent derrière leur armure d'efficacité de quoi exercer un discernement plus négatif encore. Ils sont souvent eux-mêmes des prédateurs ou des victimes qui dissimulent leur vengeance. Ils ne discernent à la perfection que le mal. C'est une sorte de mensonge subtil : il porte sur l'espérance qu'il noie dans la vérité incomplète du mal. C'est le réseau du désespoir.

 

Les réseaux de sainteté pour discerner mieux

Le mal fonctionne en réseaux. Le bien aussi. C'est l'ivraie et le bon grain en réseaux séparés bien sûr, mais voisins. Si vous me captez bien, sur quel réseau vous trouvez-vous ? Et quelles sont les interférences ? L'Eglise canonise ceux qui discernent et vivent le bien. Et un saint est à notre époque toujours une tête de réseau. Il entraîne la sainteté comme une réaction en chaîne : quand on discerne le mal, on reste seul ou bien on rejoint un groupe négatif, un groupe " contre". On ne fait que la moitié tout au plus de l'indispensable discernement.  La sainteté, quand elle protège et défend " contre" le mal, ouvre son réseau " pour" le bien. La tête de réseau provoque une sainteté contagieuse positive. Rien n'empêche les gens de se grouper autour de la tête de réseau, au positif et au négatif. Mais assez vite, les motifs de regroupement feront apparaître le type de réseau.

Des réseaux identifiés, une sainteté humble et cachée

Par les canonisations, l'Eglise identifie dans sa sagesse les têtes de réseau sur des critères fiables et éprouvés, d'ordre spirituels. La canonisation est en sorte une garantie : elle fonctionne sur l'amitié spirituelle avec le Christ et le discernement du bien. Quand un saint ou une sainte entre dans votre vie, car ce sont les saints qui nous choisissent et pas uniquement l'inverse, il vous ouvre son réseau d'amitié, à commencer par le Christ lui-même. Mais aussi humainement, dans les imperfections de la sainteté " en cours d'élaboration" : du BIEN sera fait ensemble, des amitiés se multiplieront, la solitude et la peur reculeront, le positif prendra le dessus. 

Mais les critères de sainteté à discerner impliquent : 
- le non lucratif ! Si le réseau de sainteté s'enrichit au delà des oeuvres pour un profit personnel illégitime, le réseau est parasité!
- le non-médiatique : les réseaux médiatiques sont axés sur la célébrité, le scandale, et l'argent. La sainteté de notre époque est de plus en plus cachée. Réellement cachée, même quand elle semble médiatisée. La Croix du Christ, la discrétion personnelle sur la profondeur spirituelle de l'union au Christ, la prudence, et surtout l'humilité et l'absence de profit personnel autre que cette même union au Christ... Voilà des critères de discernement du BIEN fort peu médiatiques, et qui défient les médias. Pensons aux épreuves intérieures inconnues de son vivant de la très médiatisée SAINTE mère Teresa. Pensons aux saints entièrement cachés plus féconds que les stars catho-médiatiques en vue si fragiles. Pensons aux réseaux de sainteté qui font leurs preuves sur des siècles comme celui d'Ignace de Loyola, ou de Thérèse de Lisieux. Cette dernière fut tout sauf " en vue" de son vivant, et la voilà tête de réseau plus puissante que tout autre !

 

Un saint caché peut renverser la donne dans un réseau corrompu

Pensons au futur saint Charles de Foucauld, loin des succès faciles et visibles et à sa fécondité sur notre siècle et sur les siècles à venir : il va, par cercles concentriques, ré-évangéliser le monde d'origine de saint Augustin et sa propre patrie. Pensons à la future bienheureuse Pauline Jaricot, tête de réseau d'abord méprisée ( comme femme ? Comme laïque ? Comme femme d'affaires chrétienne ? Comme lyonnaise attentive aux pauvres de Lyon ? Comme missionnaire attachée aux petits moyens surpuissants du petit don humble : une dizaine de chapelet, quelques sous.... mais tout en RESEAU, devenu les Oeuvres pontificales missionnaires !). Pensons à cette multitude de réseaux de sainteté qui s'entrelacent dans l'histoire du monde et de l'Eglise. Ce trésor des canonisations, si critiqué, est en réalité si immense qu'il brille au positif cent mille fois plus que les tristes chutes de têtes de réseaux corrompus. Et même dans les réseaux parasités, un saint caché peut renverser la donne : ce fut le cas pour saint Jean de la Croix qui releva les Carmes où la corruption en était arrivée aux meurtres et à la décadence morale les plus médiatiques qui soient ! 

En réalité, la Croix nous sauve, elle est le tête de réseau unique : ne l'oublions pas, car sur elle s'établit la sainteté au positif, toujours victorieuse !

Alors, bon discernement positif et bonne sainteté !

Vendredi 31 Juillet 2020
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