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Marie, Mère du Peuple fidèle : vers une présentation de Marie plus "incarnée" en lien avec les matriarches de la Bible?



Mère du peuple fidèle : cela signifie aussi Matriarche!

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Peut-être la présentation de Marie (pas la fête de sa présentation au Temple, mais ce n'est pas sans rapport) est-elle devenue trop "désincarnée"? 
La dernière fois que cela m'est arrivée de le penser, c'était dans un groupe de partage synodale et biblique : la question des abus a surgi, et hop, un participant bien intentionné a déclaré : "Mais nous avons Marie, la Toute-Pure".
Certes...  mais personne n'a été rejoint par ses propos. 
Puis il a été question de la place de la femme dans l'Eglise. "Mais Marie est honorée". Et encore une fois, personne n'a été "rejoint", car cette Marie-là est trop lointaine, parfaite, idéalisée et décalée...
Et voilà, une Marie "sortie comme Pallas/Athéna toute armée de la cuisse de Jupiter". Une Marie pleine de titres, mais sans peuple? Pour ceux qui veulent comprendre le texte Mater Populi fidelis, et ses enjeux, voici un lien vers les entretiens de la Nouvelle Revue Théologique, excellent et clair sur les enjeux des titres, sur l'aspect théologique : " Tout sur ma mère! A propos de Mater populi fidelis"

 


Mais alors, on fait quoi?

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Comment aborder autrement ces questions? Que faire? 
 Tout à l'inverse de l'épisode précédent, il m'est arrivé de parler pendant longtemps à un groupe de femmes de Sara, Rachel, Judith, Ruth... Ah, Ruth, celle qui tend ses mains de glaneuse, avec des gerbes de blé, des mains remplies d'espérance malgré la famine. Cela, c'est concret. Et ensuite, seulement à la fin, en évoquant le "Il renvoie les riches les mains vides" du Magnificat, les auditrices ont compris combien Marie est dans la lignée des Matriarches, fille d'Israël devenue Mère du Peuple! Elles ont entendues le lien entre Ruth glanant à Bethléhem et Marie mettant au monde le Messie issu de la lignée de David... Et si je dis cela trop vite dans cet article, eh bien.... lisez le livre! 
Combien nous ignorons les femmes de la Bible, leur histoire, leur importance, leur résilience, leur espérance! C'est pour cela que je recommande de se plonger dans l'histoire des Matriarches. Et j'ignorais que le document Mater Populi Fidelis allait m'y encourager encore plus.
 

Commençons par la base!

Pour moi qui suis dans un ordre où Marie est le modèle et la source (Ordre des Vierges), je trouve de plus en plus vital de présenter Marie de façon biblique et historique, dans l'histoire du peuple juif.

C'est aussi pour cela que les dogmes me sont chers : le cardinal Newman, nouveau docteur de l'Eglise, l'est aussi en vertu de sa pensée sur les dogmes. Voici ce que disait un certain Ratzinger sur le " développement du dogme" : En 1990, pour le centenaire de la mort de John Henry Newman, le cardinal Joseph Ratzinger, retraçant son propre itinéraire théologique, déclara avoir trouvé, dans une étude d’Heinrich Fries « l’accès à la doctrine de Newman sur “l’évolution du dogme” ». « Je la considère, affirma-t-il alors, ensemble avec sa doctrine de la conscience, comme sa contribution décisive au renouveau de la théologie. Ainsi, il mit entre mes mains la clé qui nous permit d’inclure la pensée historique dans la théologie, mieux, il nous apprit à penser la théologie historiquement, nous donnant la possibilité de reconnaître l’identité de la foi à travers ses changements (...). Je pense que l’apport de Newman n’a pas encore été exploité par la théologie moderne. Il contient des possibilités fécondes qui attendent d’être développées1 . »(Newman, un maître dans l’Église, conférence reproduite dans l’Osservatore romano, 9 août 2005. La thèse d’Heinrich FRIES sur La philosophie de la religion chez Newman fut publiée à Stuttgart en 1948)

Le développement du dogme, c'est cette faculté de l'Eglise de construire sur des bases solides. On ne les enlèvera pas : le dogme suivant s'appuiera sur le précédent sans le contredire, sans revenir en arrière. Pour cela, la notion d'opportunité est fondamentale. Opportunité dans le temps, dans le déroulement historique : oui, il y aura d'autres dogmes mariaux. Est-ce opportun maintenant? Eh bien, il semble que Newman est docteur de l'Eglise avant Saint Louis Marie Grignion de Montfort. Ce dernier n'est pas pour autant hérétique! Mais sa pensée est actuellement déformée, et attaquée à cause des nombreux cas d'abus spirituels dans des lieux soit-disant tenants d'une théologie mariale montfortaine et des lieux d'apparitions mariales douteuses...

Mais est-ce bien la théologie mariale qui est en jeu avec les questions de sponsalité, etc ? ne serait-ce pas, et ceux qui connaissent ce site depuis longtemps, me voient venir, ne serait-ce pas plutôt la question sous-jacente du for interne et du for externe?  (je l'avoue, ici, c'est ma formation de canoniste qui réagit) 
 Le noyau du problème n'est-il pas déplacé ailleurs que dans son origine?

Quand ces questions seront approfondies, alors Saint Louis Marie Grignion de Montfort pourra devenir docteur de l'Eglise à son tour. Si c'est...opportun dans le développement du dogme! Son livre l'Amour de la Sagesse Eternelle mériterait des études théologiques et historico-scientifiques approfondies. Il faudra retrouver le texte authentique, enlever les ajouts des éditeurs successifs... Mais on y trouve des pépites bibliques tout-à-fait compatibles avec le texte "Mère du peuple fidèle" : " Les patriarches, les prophètes et les saints personnages de l'ancienne Loi avaient crié, soupiré et demandé l'incarnation de la Sagesse Eternelle" (Amour de la Sagesse Eternelle, p. 211, Lescuyer et fils). 

Que de pistes bibliques à explorer! Ce petit livre Celles qui ont dit oui, résilience et espérance chez les femmes de la Bible emprunte la piste des femmes de la Bible. On aura remarqué le côté très masculin qui parle des "patriarches" et semble oublier les "matriarches"! Bien-sûr, elles sont inclues dans l'expression, mais a-t-on exploré leur apport spécifique à la théologie mariale? Comment pas une seule d'entre elles n'est-elle évoquée dans le texte Mater Populi Fidelis? N'est-ce pas la marque justement d'une étape qui manque cruellement et dont les conséquences se font sentir?

La démarche est donc biblique : des matriarches vers le Magnificat... De façon incarnée, à partir d'histoires qu'en réalité nous connaissons si mal, de leur résilience humaine et de leur espérance spirituelle.

 

Celles qui ont dit oui : résilience et espérance chez les les femmes de la Bible

Voici donc le texte de la quatrième de couverture du livre :

Les femmes de la Bible, un soutien pour la résilience des femmes d’aujourd’hui !

Chaque figure féminine est abordée sous l’angle de sa résilience humaine et de l’espérance de l’Alliance.
De Sara à Myriam, nous apprenons la résilience qui affronte le désert. Mais les femmes « sans résilience » ont elles aussi beaucoup à nous apprendre : Dina, la concubine du lévite, la fille de Jephté, des femmes au sort fatal : comment dire non à la violence la plus extrême ?
Entrent alors en scène des guerrières et prophétesses, des victorieuses : Ruth, Esther, Déborah, Judith… Quand la vie quotidienne, la vie de couple, la vie de famille sont menacées, qu’en est-il des relations hommes-femmes ? Quelle espérance pour le couple d’Anne et Tobit quand Tobit devient aveugle ? Pourquoi Sarra et Tobie sont-ils confrontés au démon Asmodée ?
Quelle issue pour la veuve de Sarepta condamnée à mourir de faim ?Au-delà de la résilience humaine, quelle était la source de leur espérance ?

Enfin, et seulement enfin, ces femmes permettent de relire le Magnificat d'une manière renouvelée et incarnée : Marie est l'aboutissement de toute cette chaîne féminine (qui n'exclut en rien les hommes, mais faut-il le préciser?) et qui conduit au Messie. Matriarche, Mater Populis Fidelis, un Peuple qui se reconnaît en Marie, grâce à celles qui ont dit oui, permettant le oui de Marie.

AC

Lundi 24 Novembre 2025
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