Saint Joseph du Web
Recherche
Rss

8) Le septième sceau de l’Apocalypse : la liturgie du Temple et le péché. p. Géron


 
 

voir également Les 144 000, L’Image de Dieu en l’Homme, p. Géron

7 CONSEQUENCES DU PECHE ET CULPABILITE

LE SEPTIEME SCEAU ET LES SEPT TROMPETTES 8, 1- 9, 21

 [1]

PLAN :

Ch. 8 v. 1-5 : la liturgie du Temple céleste et celle du Temple de Jérusalem v. 6-13 : la clameur des 4 trompettes suit l’ouverture du 7ème sceau et introduit 3 malheurs Ch. 9 v. 1-11 : la 5ème trompette fait venir le 1er malheur v. 12-19 : la 6ème trompette introduit le 2ème malheur v. 20-21 constat : la non-conversion des pécheurs

Le silence :

Au moment où le 7ème sceau est ouvert, un grand silence se fait entendre. Le moment est intensément solennel. La création tout entière se tait devant l’ultime dévoilement. Il semble que le temps est suspendu. Outre cette intention de polariser toutes les attentions sur un unique objet, l’auteur nous rappelle aussi à quoi se réfère le silence dans le ciel. Car il s’agit du silence céleste, celui que toutes les créatures auprès de Dieu ignorent tant qu’elles ne cessent de Le louer comme nous l’avons vu à plusieurs reprises.

Le prophète Isaïe avait fait savoir que cette louange céleste ne devait pas cesser tant que Jérusalem elle-même ne serait pas tout entière habitée par cette louange : « A cause de Sion je ne me tairai pas, à cause de Jérusalem je ne me tiendrai pas en repos, jusqu’à ce que sa justice jaillisse comme une clarté, et son salut comme une torche allumée. […] Sur tes remparts, Jérusalem, j’ai posté des veilleurs, de jour et de nuit, jamais ils ne se tairont. Vous qui vous rappelez au souvenir de Yhvh, pas de repos pour vous. Ne lui accordez pas de repos qu’il n’ait établi Jérusalem et fait d’elle une louange au milieu du pays » (Is. 62, 1-7).

Les créatures qui se tiennent devant le Trône de Dieu et de l’Agneau ont donc reçu comme consigne expresse de ne pas interrompre le déroulement de leur office chanté tant que la louange ne sera pas établie définitivement dans Jérusalem. Si le silence survient, c’est le signe que l’on approche du dénouement heureux par lequel la louange viendra habiter sur la terre. Encore un merveilleux signe d’espérance pour nous convaincre de la victoire du Seigneur à l’œuvre malgré l’apparence d’un déchaînement plus grand des puissances du mal et de destruction. En outre, la précision d’une demi heure laisse entendre qu’on ne connaît pas la fin du silence, c’est un temps qui n’aboutit pas à son terme. Donc c’est pour toujours que la louange née sur cette terre succède à celle du Ciel. Nous avons l’annonce officielle que Jérusalem entre définitivement dans la louange de Dieu.

La liturgie du Temple :

La suite du texte nous rappelle que nous sommes devant le Trône de Dieu. Devant lui se déroule une grande liturgie, celle à laquelle nous avons été introduits dès le début. Rappelons-nous le chandelier à 7 branches – la ménorah – qui entoure le Fils d’homme et les 24 Anciens qui y président et interviennent, selon les règles édictées par le roi David et son fils Salomon. Peu à peu, nous avons découvert que le Temple était habité par beaucoup de monde, jusqu’à une foule innombrable, vêtue de blanc et les palmes à la main. Comme si l’on perçait les secrets d’une pièce faiblement éclairée pour y discerner peu à peu tous les trésors qu’elle recèle, nous entrons doucement dans le mystère et y percevons ses multiples richesses.

Que fait donc l’ange devant Dieu avec l’encens ? Ce geste quelque temps oublié ou délaissé dans la liturgie de nos églises redevient maintenant plus fréquent. Si nous assistons aux Vêpres solennelles chantées dans la cathédrale de Paris ou en d’autres lieux, nous voyons l’encens monter devant l’autel. Durant la célébration de l’eucharistie, il est encore employé selon le psaume : « que monte ma prière, en encens devant ta face, les mains que j’élève, en offrande du soir ! » ( Ps. 141, 2). Le prophète Isaïe nous en fait part également quand il se trouve précisément dans le Temple et qu’il voit la gloire de Dieu selon une vision qui a servi de support littéraire à celle de Jean au début de notre Livre : « le Temple était plein de fumée » (Is. 6, 4). Cela fait référence à l’organisation de la prière dans le Sanctuaire, la Tente de la Rencontre dont Moïse a reçu dans le désert les ordres précis pour la construire : « Regarde et exécute selon le modèle qui t’est montré sur la montagne » (Ex.25, 40). Tels étaient les ordres : « Tu feras un autel où faire fumer l’encens, tu le fera en bois d’acacia. Tu le mettras devant le rideau qui pend devant l’arche du Témoignage - devant le propitiatoire qui est sur le Témoignage - où je te donnerai rendez-vous.[…] Aaron y fera fumer l’encens aromatique chaque matin, quand il mettra les lampes en ordre il le fera fumer. Et quand Aaron replacera les lampes, au crépuscule, il le fera encore fumer. C’est un encens perpétuel devant Yhvh, pour vos générations » (Ex. 30, 1-8).

L’évangéliste saint Luc nous raconte aussi que l’ange Gabriel est venu trouver le prêtre Zacharie tandis qu’il officiait dans le Temple selon la charge qu’il avait reçue. C’est là qu’il lui révéla que le Seigneur l’invitait à rejoindre son épouse Elisabeth à l’issue de son temps de service sacerdotal pour qu’elle puisse concevoir un enfant qui ramènerait « le cœur des pères vers les enfants et les rebelles à la prudence des justes, préparant au Seigneur un peuple bien disposé » Luc 1, 6-25). Elisabeth étant stérile, Zacharie douta mais l’ange lui ferma la bouche pendant 9 mois : encore un silence ! qui dura plus d’une demi-heure.

Ce service cultuel consiste à offrir à Dieu une prière agréable à ses narines. Dans la façon de voir très imagée de la foi biblique, on dit que les narines de Dieu sont ravies par les sacrifices de bonne odeur que l’on fait monter de l’autel dans le Temple. Ce sont des sacrifices pour apaiser sa face devant nous qui sommes pécheurs. Car c’est à travers ses narines (narines et colère sont le même mot dans la langue hébraïque) que se manifeste le souffle de sa colère quand il est irrité. Ainsi, la bonne odeur tient-elle Dieu en paix devant don peuple.

Cette fois, c’est la prière des saints qui est symbolisée par l’encens, comme aujourd’hui encore, et surtout l’expression de l’offrande de Jésus une fois pour toutes. « Tandis que tout prêtre se tient debout chaque jour, officiant et offrant maintes fois les mêmes sacrifices, qui sont absolument impuissants à enlever des péchés, lui au contraire, Jésus, ayant offert pour les péchés un unique sacrifice, il s’est assis pour toujours à la droite de Dieu » dit l’épître aux Hébreux (10, 11-12).

Cette prière des saints, unie à celle de Jésus, l’Agneau immolé et ressuscité, possède un pouvoir d’intercession absolument invincible afin que se révèlent les pensées intimes d’un grand nombre. En nous faisant part de ce geste liturgique, l’auteur nous fait comprendre que la révélation qui s’effectue est aussi le fruit de la prière et que le déroulement des évènements qui adviennent est emporté dans l’élan de l’offrande de Jésus et de tous les saints.

Les Trompettes :

Il existe un autre passage biblique bien connu où l’on entend sonner les trompettes. Ce n’est pas seulement sur le Mont Sinaï tandis que Dieu vient rencontrer Moïse, ni dans le Temple pendant la liturgie, ni pour annoncer l’avènement d’un nouveau roi, mais pour détruire une citadelle imprenable. Nous voici donc rendu au nœud de notre histoire : il s’agit d’abattre les murailles, non plus de Jéricho comme au temps de Josué montant à la conquête de la Terre promise (Jos. 6), mais de la forteresse érigée contre Dieu. Celle-ci, dans le contexte de l’Apocalypse, est figurée par Babylone ou Babel. Et toute la suite de notre récit va nous conduire à la destruction de cette cité représentant le monde qui s’oppose à Dieu par la prétention de son orgueil.

Saint Augustin nous explique l’origine de la cité de Dieu et de la cité des hommes. La première est fondée sur l‘amour de Dieu et non sur l’amour de soi, la seconde sur l’amour de soi et le non amour de Dieu. Avec Babel, l’homme propose de remplacer le projet de Dieu désirant unir les hommes en une société sainte fondée sur l’adoration du Seigneur, par l’adoration de soi en unissant les hommes par le culte de l’avidité des biens de consommation. On n’attend plus le Royaume que Dieu veut faire venir du Ciel pour nous, on construit son propre bonheur sur cette terre : « Les hommes dirent : "Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre !" Or Yhvh descendit pour voir la ville et la tour que les hommes avaient bâties. Et Yhvh dit : "Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. Allons ! Descendons ! Et là, confondons leur langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres." Yhvh les dispersa de là sur toute la face de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville » (Gn. 11, 4-8).

Les fléaux :

Les fléaux vont s’abattre sur la terre chaque fois que les trompettes vont sonner. Or elles doivent sonner 7 fois comme celles de Jéricho qui ont sonné en faisant le tour de la ville durant 7 jours. Encore une fois, l’auteur va faire référence à l’Histoire Sainte et à la délivrance que Dieu a opérée en Egypte. Les signes utilisés dans le texte, et toutes les images, nous rappellent le temps de l’Exode et celui qui le précède quand Moïse s’en va trouver le Pharaon à maintes reprises pour lui rappeler la demande expresse de Dieu de faire sortir son peuple pour lui rendre un culte sur la montagne, ce peuple qu’Il s’est acquis et qui Lui appartient. Mais Pharaon s’est douloureusement obstiné dans un refus face à toutes les interventions répétées de Moïse.

Comme dit le texte sacré, Dieu a endurci le cœur du roi d’Egypte, c’est à dire qu’à chaque demande du Seigneur, Pharaon a manifesté une opposition plus nette et décisive contre Dieu. Plus le Seigneur invitait Pharaon à entrer dans un chemin de conversion, plus ce dernier se buttait dans son orgueil. Nous devons retenir là un enseignement exemplaire pour notre vie spirituelle quand il s’agit d’acquérir la docilité à l’Esprit Saint. Quand la grâce nous visite, elle nous révèle par une lumière une invitation à un changement, à une croissance, à une ré-orientation ou une conversion, bref, quelque chose de nouveau et inattendu comme Dieu sait l’être. Si notre cœur est docile, souple et suffisamment humble, nous pouvons accueillir ce que nous appelons une motion de l’Esprit Saint. Mais si nous sommes trop propriétaire de notre savoir faire ou de nos idées, la suggestion inspirée par le Seigneur nous déplaît et nous retranche dans notre prétention et notre suffisance. Alors nous nous crispons et nous arc- boutons sur nos positions établies, prêts à les défendre à prix fort, parfois même avec des arguments fallacieux. C’est cette dureté du cœur que Dieu a révélée chez Pharaon et qui n’apparaissait pas au premier regard.

Le texte de l’Apocalypse va procéder de la même façon pour dévoiler le processus d’enfermement stérile et mortifère dans lequel parfois les hommes se retranchent. Or Dieu veut briser cette forteresse ! Aussi le texte va-t-il utiliser des images très fortes témoignant de la violence du combat intérieur et de la grande souffrance qu’il occasionne. Nous ne nous doutons pas parfois combien nos propres souffrances sont la conséquence de telles attitudes de refus spirituel à la grâce.

La forteresse à briser

Voyons comment les 2 textes, l’Exode et l’Apocalypse, s’apparentent :

La 1ère trompette : Elle évoque la grêle et le feu mêlés de sang jetés sur la terre. Nous savons que le Dieu qui apparaît sur la montagne du Sinaï est le Dieu qui parle dans l’orage et le feu. Il est aussi celui qui fait tomber la grêle : « Yhvh dit à Moïse : "Etends ta main vers le ciel et qu’il grêle dans tout le pays d’Egypte, sur les hommes et sur les bêtes, sur toute l’herbe des champs au pays d’Egypte ». (Ex. 9, 22)"

La 2ème trompette : La mer devient du sang à cause de la masse embrasée tombée dedans. Le Seigneur avait déjà agi ainsi avec Moïse : « Ainsi parle Yhvh : En ceci tu sauras que je suis Yhvh. Du bâton que j’ai en main, je vais frapper les eaux du Fleuve et elles se changeront en sang » (Ex. 7, 16)

La 3ème trompette : Un grand astre tombe du ciel et rend les eaux amères. Nous savons que c’est à Mara et Meriba que le peuple a tenté Dieu car il avait soif. C’est Moïse qui a changé les eaux devenues amères en eau potable : « Mais quand ils arrivèrent à Mara ils ne purent boire l’eau de Mara, car elle était amère, c’est pourquoi on l’a appelé Mara. Le peuple murmura contre Moïse en disant : "Qu’allons-nous boire ? " Moïse cria vers Yhvh, et Yhvh lui montra un morceau de bois. Moïse le jeta dans l’eau, et l’eau devint douce » (Ex. 15, 23-25). Mais à l’inverse, si les prophètes sont rebelles « ainsi parle Yhvh Sabaot : Voici, je vais leur faire manger de l’absinthe et leur faire boire de l’eau empoisonnée, car, venant des prophètes de Jérusalem, l’impiété s’est répandue dans tout le pays » (Jér. 23, 15).

La 4ème trompette : Les ténèbres rappellent la dernière plaie d’Egypte qui précède la mort des premiers nés : « Yhvh dit à Moïse : "Etends ta main vers le ciel et que des ténèbres palpables recouvrent le pays d’Egypte." Moïse étendit la main vers le ciel et il y eut d’épaisses ténèbres sur tout le pays d’Egypte pendant trois jours » (Ex. 10, 21-22).

Pour nous assurer que nous sommes bien dans un tel contexte de l’Exode, la présence de l’aigle, signifiant l’assistance providentielle de Dieu auprès de son peuple, est ici rappelée. Bien que de nombreux fléaux s’abattent sur les hommes en rébellion contre Dieu, Celui-ci n’abandonne pas ses enfants : « Vous avez vu vous-mêmes ce que j’ai fait aux Egyptiens, et comment je vous ai emportés sur des ailes d’aigles et amenés vers moi » (Ex. 19, 4).

Les sauterelles : Et comme pour couronner le tout, ce sont désormais les sauterelles qui vont achever la réalisation de ces fléaux comme ce fut le cas contre l’Egypte : « Si tu refuses de laisser partir mon peuple, dès demain je ferai venir des sauterelles sur ton territoire. Elles couvriront la surface du sol et l’on ne pourra plus voir le sol. Elles dévoreront le reste de ce qui a échappé, ce que vous a laissé la grêle ; elles dévoreront tous vos arbres qui croissent dans les champs. Elles rempliront tes maisons, les maisons de tous tes serviteurs et les maisons de tous les Egyptiens, ce que tes pères et les pères de tes pères n’ont jamais vu, depuis le jour où ils sont venus sur terre, jusqu’à ce jour » avait dit le Seigneur à Pharaon par la bouche de Moïse (Ex. 10, 4-6).

Ce fléau décrit en fait l’enfermement dans lequel l’homme s’est emprisonné et dont il est comme l’auteur. De même que Pharaon a endurci son cœur face à la Parole de Dieu, ainsi a-t-il fait venir tous ces fléaux. Il s’est fermé à la grâce de Dieu et se trouve prisonnier du regard qu’il porte sur lui-même et sur sa vie. Il devient de plus en plus rongé par le remords qui occasionne tous ces troubles intérieurs destructeurs.

La couronne : c’est le signe de la victoire du mensonge et de la séduction du mal ou de sa justification, comme s’il était vainqueur pour toujours et que la miséricorde n’existait pas. Les visages humains : ils présentent une bonne apparence. Le principe du mensonge consiste à donner une apparence de vérité, à faire croire que le mal est un bien, bon pour l’homme. Les cheveux de femme : c’est la puissance de la séduction qui est comme irrésistible, fatale. ( la femme en tant que telle n’est pas ici le sujet, mais la séduction) Les dents de lion : c’est la force de destruction du piège dans lequel on tombe en se laissant séduire par le mensonge. La cuirasse : c’est l’expression de la puissance contre laquelle on ne peut rien opposer. La cavalerie : et là le caractère inéluctable des évènements.

La 6ème trompette : Derrière tout ce spectacle effrayant qui se joue dans la conscience de l’homme refusant la lumière pour entrer dans la conversion après avoir abandonné la référence à la vérité, se cache celui dont l’objectif est la destruction : Abaddon, tel est son nom (Destruction). La 6ème trompette ouvre la porte aux armées du Nord, celles qui ont ravagé Israël au cours de son histoire. C’est de là que les conquérants sont venus jusqu’aux portes de Jérusalem pour l’assiéger et l’anéantir.

Quels moyens d’arracher l’homme à son propre piège ?

Dans cette révélation, on peut se demander pourquoi le Seigneur laisse-t-il agir le mal avec une telle violence ? Les références bibliques nous laissent entendre que ce mal est le refus, l’envers de la grâce de Dieu. L’homme va devoir faire l’expérience de la vanité de ses prétentions. C’est une oeuvre de purification. L’homme apprend à découvrir les conséquences de ses refus. C’est le seul chemin de conversion possible pour lui dans cet état présent. Dieu ne supprime pas le mal qui est dans le monde, car ce mal n’est que l’œuvre de l’homme qui se détourne de Dieu. Mais Il va en retourner la destination en vue qu’on Le reconnaisse, Lui, l’unique Seigneur du Ciel et de la terre, et de confondre ses adversaires.

Les hommes comprendront-ils cette logique et entreront-ils dans un chemin d’amendement et de conversion ? C’est la grande question que le Livre de l’Apocalypse ose aborder. Loin s’en faut que la conséquence douloureuse de leurs erreurs tourne les hommes vers Dieu. Quel chemin reste-t-il alors ? Quel moyen d’arracher l’homme à son propre piège ?

image : Séraphins de la transfiguration, fresque de la cathédrale du Puy à suivre 8 LA PREDICATION DE L’ANCIENNE ALLIANCE


Notes

[1] 1 Quand il ouvrit le septième sceau, il y eut dans le ciel un silence d’environ une demi-heure. 2 Et je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu, et sept trompettes leur furent données. 3 Et un autre ange vint, et il se tint sur l’autel, ayant un encensoir d’or ; on lui donna beaucoup de parfums, afin qu’il les offrît, avec les prières de tous les saints, sur l’autel d’or qui est devant le trône. 4 La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l’ange devant Dieu. 5 Et l’ange prit l’encensoir, le remplit du feu de l’autel, et le jeta sur la terre. Et il y eut des voix, des tonnerres, des éclairs, et un tremblement de terre. 6 Et les sept anges qui avaient les sept trompettes se préparèrent à en sonner. 7 Le premier sonna de la trompette. Et il y eut de la grêle et du feu mêlés de sang, qui furent jetés sur la terre ; et le tiers de la terre fut brûlé, et le tiers des arbres fut brûlé, et toute herbe verte fut brûlée. 8 Le second ange sonna de la trompette. Et quelque chose comme une grande montagne embrasée par le feu fut jeté dans la mer ; et le tiers de la mer devint du sang, 9 et le tiers des créatures qui étaient dans la mer et qui avaient vie mourut, et le tiers des navires périt. 10 Le troisième ange sonna de la trompette. Et il tomba du ciel une grande étoile ardente comme un flambeau ; et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux. 11 Le nom de cette étoile est Absinthe ; et le tiers des eaux fut changé en absinthe, et beaucoup d’hommes moururent par les eaux, parce qu’elles étaient devenues amères. 12 Le quatrième ange sonna de la trompette. Et le tiers du soleil fut frappé, et le tiers de la lune, et le tiers des étoiles, afin que le tiers en fût obscurci, et que le jour perdît un tiers de sa clarté, et la nuit de même. 13 Je regardai, et j’entendis un aigle qui volait au milieu du ciel, disant d’une voix forte : Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre, à cause des autres sons de la trompette des trois anges qui vont sonner ! ch 9 1 Le cinquième ange sonna de la trompette. Et je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre. La clef du puits de l’abîme lui fut donnée, 2 et elle ouvrit le puits de l’abîme. Et il monta du puits une fumée, comme la fumée d’une grande fournaise ; et le soleil et l’air furent obscurcis par la fumée du puits. 3 De la fumée sortirent des sauterelles, qui se répandirent sur la terre ; et il leur fut donné un pouvoir comme le pouvoir qu’ont les scorpions de la terre. 4 Il leur fut dit de ne point faire de mal à l’herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n’avaient pas le sceau de Dieu sur le front. 5 Il leur fut donné, non de les tuer, mais de les tourmenter pendant cinq mois ; et le tourment qu’elles causaient était comme le tourment que cause le scorpion, quand il pique un homme. 6 En ces jours-là, les hommes chercheront la mort, et ils ne la trouveront pas ; ils désireront mourir, et la mort fuira loin d’eux. 7 Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour le combat ; il y avait sur leurs têtes comme des couronnes semblables à de l’or, et leurs visages étaient comme des visages d’hommes. 8 Elles avaient des cheveux comme des cheveux de femmes, et leurs dents étaient comme des dents de lions. 9 Elles avaient des cuirasses comme des cuirasses de fer, et le bruit de leurs ailes était comme un bruit de chars à plusieurs chevaux qui courent au combat. 10 Elles avaient des queues semblables à des scorpions et des aiguillons, et c’est dans leurs queues qu’était le pouvoir de faire du mal aux hommes pendant cinq mois. 11 Elles avaient sur elles comme roi l’ange de l’abîme, nommé en hébreu Abaddon, et en grec Apollyon. 12 Le premier malheur est passé. Voici il vient encore deux malheurs après cela. 13 Le sixième ange sonna de la trompette. Et j’entendis une voix venant des quatre cornes de l’autel d’or qui est devant Dieu, 14 et disant au sixième ange qui avait la trompette : Délie les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve d’Euphrate. 15 Et les quatre anges qui étaient prêts pour l’heure, le jour, le mois et l’année, furent déliés afin qu’ils tuassent le tiers des hommes. 16 Le nombre des cavaliers de l’armée était de deux myriades de myriades : j’en entendis le nombre. 17 Et ainsi je vis les chevaux dans la vision, et ceux qui les montaient, ayant des cuirasses couleur de feu, d’hyacinthe, et de soufre. Les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions ; et de leurs bouches il sortait du feu, de la fumée, et du soufre. 18 Le tiers des hommes fut tué par ces trois fléaux, par le feu, par la fumée, et par le soufre, qui sortaient de leurs bouches. 19 Car le pouvoir des chevaux était dans leurs bouches et dans leurs queues ; leurs queues étaient semblables à des serpents ayant des têtes, et c’est avec elles qu’ils faisaient du mal. 20 Les autres hommes qui ne furent pas tués par ces fléaux ne se repentirent pas des oeuvres de leurs mains, de manière à ne point adorer les démons, et les idoles d’or, d’argent, d’airain, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher ; 21 et ils ne se repentirent pas de leurs meurtres, ni de leurs enchantements, ni de leur impudicité ni de leurs vols.


Samedi 27 Février 2010
Lu 4176 fois