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Renonciation à la charge du ministère pétrinien : faut-il opposer les choix de Jean-Paul II et de Benoît XVI?



Le droit de l'Eglise : le pape est un fidèle qui a des devoirs et des droits.

Renonciation à la charge du ministère pétrinien : faut-il opposer les choix de Jean-Paul II et de Benoît XVI?
 « S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit » Code de droit canon de 1983, canon 332, paragraphe 2.

Le Pape est donc libre : il doit décider en conscience et personne ne doit pouvoir décider à sa place. Le fait de rester ou de renoncer à la charge doit être absolument libre de toute contrainte. Le cardinal Newman n'hésitait pas à dire que s'il devait porter un taost, ce serait " au pape, mais à ma conscience d'abord". Cela renvoie à la croix que représente la responsabilité pour le pape de discerner !

Le bien de l'Eglise d'abord.

Renonciation à la charge du ministère pétrinien : faut-il opposer les choix de Jean-Paul II et de Benoît XVI?
Le discernement de Jean-Paul II fut de rester malgré sa vieillesse et son incapacité à gouverner. Celui de Benoît XVI fut de se retirer. L'un comme l'autre l'ont fait librement, l'un comme l'autre l'ont fait dans le même esprit : pour le plus grand bien de l'Eglise, et en assumant la Croix des jugements, moqueries, incomphéhensions de ceux qui regardent d'en bas de la Croix...Qui d'autre qu'un pape mis dans les mêmes circonstances peut se permettre de juger la conscience de ces deux grands serviteurs de l'Eglise ?

Les risques et les bienfaits de cette double possibilité

Renonciation à la charge du ministère pétrinien : faut-il opposer les choix de Jean-Paul II et de Benoît XVI?
Benoît XVI a ouvert un champ de réflexion , la clé pour comprendre son propre choix réside certainement dans la cohérence de ce qu'il a toujours dit. Ajoutons un élément : toutes les décisions de ce pape, selon sa propre affirmation, ont toujours un sens oecuménique. Ici, la réflexion dur le ministère pétrinien, son humilité nécessaire, sa grandeur jusque dans le martyr de l'incompréhension et du sacrifice de soi-même pour l'Eglise. N'oublions pas que Jean-Paul II, dans d'autres circonstances, a vécu et voulu la même chose. Au fond, il y a une grande continuité entre ces deux papes, la prière et l'offrande de Jean-Paul II ayant amené l'humilité et la fermeté de décision de son successeur.

Pour l'unité des chrétiens, cette décision de partir fonde le ministère pétrinien sur l'humilité, comme la décision de Jean-Paul II de rester : l'un comme l'autre n'ont pas hésité à...rester des hommes normaux, sujets à la vieillesse ! et à le montrer sans peur.

L'un comme l'autre ne se sont jamais jugés " indispensables" : Jean-Paul II en se montrant dans la maladie comme il était, et en remettant la tâche du gouvernement avec confiance aux cardinaux, sachant que Dieu préparait ainsi le Pontificat suivant.

Benoît XVI, en s'effaçant, fait à Dieu, au seul Pasteur, la même confiance. L'un comme l'autre ont discerné avec tous les éléments de deux situations différentes. Ceux qui discernent mal sont plutôt les ambitieux, les courtisans, les affairistes qui croyaient pouvoir profiter dans les deux cas du quatrième âge des papes. Leurs intrigues n'auront fait qu'amener un plus grand discernement pour le bien de l'Eglise. 

Dialectique des médias

Renonciation à la charge du ministère pétrinien : faut-il opposer les choix de Jean-Paul II et de Benoît XVI?
Les médias voient souvent par le prisme de la dialectique : opposer, confronter. 
Ce n'est pas ainsi que fonctionne l'Esprit Saint. Car l'unité des cardinaux est possible aussi et passe par la même miséricorde que pour chacun d'entre nous.
Gageons que de ces choix héroïques de la part de deux papes parfaitement amis et unis dans le Christ jaillira une plus grande unité autour du pape de la part de toute l'Eglise. tant pis pour le " conclave virtuel" des médias, qui traitent le conclave comme ils ont traité le Concile ! Voici ce que Benoît XVI, avec toute sa finesse dit de cette attitude lors de ses adieux au clergé de Rome, évocation magnifique du Concile. Nous ne mettons qu'un extrait, mais il est possible de lire le texte en entier ici.  ( ou de regarder la video en fin de cet autre article.)

"Je voudrais maintenant ajouter encore un troisième point : il y avait le concile des Pères, le vrai concile, mais il y avait aussi le concile des media. C’était presque un concile en soi, et le monde a perçu le concile à travers eux, à travers les media. Et donc, le concile immédiatement efficace qui est arrivé au peuple a été celui des media, et non pas celui des Pères. Le concile des Pères se réalisait à l’intérieur de la foi, c’était un concile de la foi qui cherche l’intellectus, qui cherche à se comprendre et cherche à comprendre les signes de Dieu à ce moment-là, qui cherche à répondre au défi de Dieu à ce moment-là et à trouver dans la Parole de Dieu la parole pour aujourd’hui et pour demain ; et pendant que tout le concile, comme je l’ai dit, était en marche à l’intérieur de la foi, comme « fides quaerens intellectum », le concile des journalistes, naturellement, ne s’est pas réalisé à l’intérieur de la foi, mais à l’intérieur des catégories des media de nos jours, c’est-à-dire en dehors de la foi, avec une herméneutique différente.
 
C’était une herméneutique politique : pour les media, le concile était une lutte politique, une lutte de pouvoir entre différents courants dans l’Eglise. Il était évident que les media prenaient position pour la partie qui leur semblait la plus adaptée à leur monde. Il y avait ceux qui cherchaient la décentralisation de l’Eglise, le pouvoir pour les évêques et puis, à travers l’expression « peuple de Dieu », le pouvoir du peuple, des laïcs. Il y avait cette triple question : le pouvoir du pape, transféré ensuite au pouvoir des évêques et au pouvoir de tous, souveraineté populaire. Naturellement, pour eux, c’était celle-là la partie à approuver, à promulguer, à favoriser. Et de même pour la liturgie : la liturgie comme acte de foi n’intéressait pas, mais comme quelque chose où l’on fait des choses compréhensibles, une forme d’activité de la communauté, quelque chose de profane." B XVI


Josefa Pertersky

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Samedi 16 Février 2013
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