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Le Dragon chinois : symbolique chinoise et symbolique biblique.

2012, année du Dragon, quand les symboles chinois influent culturellement sur un peuple et ceux qui aiment sa culture...comment faire la différence avec la symbolique biblique du Dragon ? Ne diabolisons pas le dragon chinois ! Si en cette année 2012, les Chinois prévoient un baby-boom parce que la culture chinoise voit dans le dragon un présage positif pour ceux nés sous son signe, les chrétiens chinois héritiers de la même culture ancestrale puisent aussi à la source biblique, qui est d'un autre ordre.



Dragon chinois et Dragon de l'Apocalypse, est-ce le même ?

Notre Dame de Chine, vêtue des attributs de l'Impératrice, dont la couleur or réservée à la famille impériale, et ayant sur son vêtement...un dragon.
Notre Dame de Chine, vêtue des attributs de l'Impératrice, dont la couleur or réservée à la famille impériale, et ayant sur son vêtement...un dragon.
Si vous avez des amis chinois, attention de bien situer le Dragon dont on parle....si c'est le dragon chinois, sa signification ne peut pas être biblique, et si c'est le dragon de l'Apocalypse, il n'est pas culturellement chinois. Cette différence de base permettra de ne pas assimiler les deux dragons, ce qui provoque des imperts et des incompréhensions. 

Le dragon chinois n'est pas un symbole du mal mais un symbole chargé de significations positives au regard des Chinois.

Détail du vêtement de Notre Dame de Chine
Détail du vêtement de Notre Dame de Chine
Ainsi, pour un chrétien chinois, l'aspect positif et national du Dragon chinois peut être compatible avec sa foi chrétienne.Le chrétien chinois n'en comprend pas moins l'aspect universel de l'ennemi, l'adversaire symbolisé par le Dragon de l'Apocalypse. Il existe donc dans sa symbolique deux dragons distincts, l'un étant un symbole culturel, l'autre un symbole religieux. Le dragon chinois, né des mythes chinois, n'est plus " religieux" pour un chinois chrétien. Mythologique et culturel, le dragon chinois ne représente pas une réalité personnelle et personnalisable en soi. Par contre, le dragon de l'Apocalypse, pour celui qui a la foi, symbolise une réalité personnalisée, celle du mal et du Démon. 

Ne pas superposer les cultures !

Memling, vision du Dragon de l'Apocalypse par saint Jean. Cliquez pour agrandir.
Memling, vision du Dragon de l'Apocalypse par saint Jean. Cliquez pour agrandir.
L'analyse culturelle du Dragon chinois vaut par elle-même : les Chinois se considèrent comme les " descendants" du Dragon, attention, du dragon chinois ! Et certainement pas du Dragon de l'Apocalypse, ce qui reviendrait à faire des Chinois les descendants de Lucifer...de quoi provoquer une forme d'incompréhension à long terme ! 

Un exemple d'inculturation chrétienne du Dragon Chinois.

Le dragon de l'Apocalypse symbolise le mal et le démon antique, le même que le serpent de la Genèse. Par contre, le serpent de la mythologie chinoise se distingue du dragon de la même mythologie. ( Horoscope chinois). Ne pas mélanger les systèmes de référence !
Le dragon de l'Apocalypse symbolise le mal et le démon antique, le même que le serpent de la Genèse. Par contre, le serpent de la mythologie chinoise se distingue du dragon de la même mythologie. ( Horoscope chinois). Ne pas mélanger les systèmes de référence !
L'image de Notre Dame de Chine n'hésite pas à faire porter à Marie un habit sur lequel figure le dragon....chinois! On ne peut imaginer Marie portant le dragon de l'Apocalypse ( lequel cherche à dévorer l'Enfant qu'elle porte, selon le texte biblique, dont les imbrications et significations vont beaucoup plus loin théologiquement que ce que nous pouvons dire ici.) Marie arbore donc ici un dragon bénéfique et qui symbolise le peuple chinois. Elle est représentée en impératrice de Chine, le Christ devenant Empereur. Le seul véritable Empereur des coeurs, Celui dont le Royaume n'est pas de ce monde, ce qui ne le met pas en concurrence politique avec l'empereur chinois....pas plus qu'avec l'empereur romain. Puisqu'Il règne par la Croix. 

Un autre exemple d'inculturation symbolique: mais de quel dragon s'agit-t-il?

Sanctuaire marial chinois ( près de Pinyingshan) : proche du texte biblique " Je mettrai entre la femme et toi une hostilité, tu lui mordras le talon, sa descendance t'écraseras la tête", la lance en forme de croix rappelle la victoire de la Croix sur le mal, symbolisé par le serpent de la Genèse, et non pas le dragon!
Sanctuaire marial chinois ( près de Pinyingshan) : proche du texte biblique " Je mettrai entre la femme et toi une hostilité, tu lui mordras le talon, sa descendance t'écraseras la tête", la lance en forme de croix rappelle la victoire de la Croix sur le mal, symbolisé par le serpent de la Genèse, et non pas le dragon!
Dans cette autre image, on trouve un mixte de l'imagerie de Saint George transperçant le dragon de sa lance et de l'image de la rue du Bac, rappelant le Serpent de la Genèse : " Je mettrai une hostilité entre toi et la Femme, tu lui mordras le talon et sa descendance t'écrasera la tête". La symbolique biblique, reprise et popularisée par la médaille de la rue du Bac, rappelle et condense la Victoire du Christ et de la Croix  sur le Serpent, par la descendance de la Femme, le Christ, Fils de Marie, venu nous sauver par la Croix. La même symbolique est reprise par Saint Jean dans l'Apocalypse, où le dragon et le serpent antique représentent la même réalité, celle du l'adversaire, le démon. En résumé, Le Dragon qui est transpercé par la Croix est bien le dragon de l'Apocalypse, repris par l'image de la Médaille de la Rue du Bac sous la forme du serpent antique, et non pas le dragon culturellement chinois. Il est important de bien voir à quel système de référence appartient un symbole, pour ne pas faire de contre-sens ou d'amalgamme.

Plus encore, il y a ainsi dans la culture chinoise des éléments pédagogiques qui mènent, par leur sagesse humaine au Christ, qui Lui, n'est pas lié à une culture ou une autre, puisqu'il est Dieu, maître au-delà de toutes les cultures. C'est ce qu'exprime clairement un chinois nourri de culture orientale et occidentale, John Wu.

L'attitude d'un Chinois célèbre : " Le Christ est l'unité de ma vie".

John Wu Ching-Hsiung
John Wu Ching-Hsiung
John Wu, célèbre catholique chinois, père de famille ( 13 enfants), juriste, auteur du premier jet de la constitution chinoise ( 1911), traducteur des psaumes et de la Bible de renommée internationale, converti par la lecture de l'Histoire d'une âme de Thérèse de Lisieux, éduqué dans les plus pures traditions et religions chinoises avant de devenir protestant puis catholique, s'exprime ainsi :

"  C'est Dieu qui a choisi la saison et le jour de ma naissance, c'est Lui qui m'appela des entrailles maternelles. Et j'étais si avide de voir la lumière, que j'arrivai, comme je l'appris plus tard, avant la sage-femme.
Le dix-septière jour de la deuxième lune est un excellent jour de naissance! Il s'insère entre deux fêtes populaires. Dans l'ancien folklore, l'anniversaire de Lao-Tsé, le " vieux compagnon", l'apôtre du Tao, tombe le 15, et l'anniversaire de Kuan-Tyin, la déesse boudhique, tombe le 19. Ainsi, j'étais confortablement sandwiché entre le taoïsme et le boudhisme. Ajoutez-y que la deuxième lune est spécialement consacrée au souvenir de Confucius, et vous verrez que les trois grandes religions de la Chine semblaient s'être réunies pour me servir de nurses spirituelles. J'ai tiré profit de chacune d'elles, encore que la lumière qui m' éclaira enfin fût ce " Verbe qui éclaire tout homme venant en ce monde".

Mon attitude actuelle envers ces trois religions, ces trois écoles intelectuelles, les vers de Walt Whitman, que je transcris, la définissent assez bien :
" Je n'osais pas continuer à donner ma foi respectueuse à ce que vous avez laissé, à ce que vous avez transporté ici.
L'ayant contemplé, je l'ai trouvé admirable ( me mouvant en son intérieur tout un temps).
Je crois que rien ne peut être plus grand, que rien ne peut arriver à un plus grand mérite.
Je l'ai contemplé très longtemps, puis je l'ai quitté. Restant immobile ici, avec mon propre temps."

Rien d'humain ne peut dépasser cela. Mais le Christianisme est divin. C'est une erreur de faire du Christianisme une religion occidentale. Sans doute l'Occident est chrétien ( je souhaite qu'il le soit d'avantage), mais le christianisme n'est pas occidental. Il n'est ni l'Orient, ni l'Occident, il n'est ni ancien, ni nouveau. Il est plus vieux que l'ancien, plus neuf que le nouveau. Il est plus fondamental en moi que le taoïsme, le confucianisme et le boudhisme où je suis né. Je rends grâce à ces religions parce qu'elles furent comme des pédagogues qui m'ont conduit au Christ. Le Christ est l'unité de ma vie." ( John Wu, Par Delà l'Est et l'Ouest, Casterman, page 17)



Samedi 21 Janvier 2012
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