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7) Marie, Mère de Dieu, 6eme jour de la Création


 

 

 

Animaux de la terre, homme et femme : Dignité de la personne

La Sainte Famille garante de la dignité de la personne humaine

 

Livre de la Genèse : 1, 24-31 « Dieu dit : Que fasse sortir la terre une âme vivante selon son espèce, bétail et reptile, ce qui est vivant sur la terre selon son espèce, et il en fut ainsi. Et Dieu fit les vivants de la terre selon leur espèce et le bétail selon son espèce et les reptiles du sol selon leur espèce ; et Dieu vit que cela était bon. Et Dieu dit : Faisons l’être humain dans notre image comme notre ressemblance ; et il dominera sur les poissons de la mer et sur les oiseaux du ciel et sur le bétail et sur toute la terre et sur les reptiles qui rampent sur la terre. Et Dieu créa l’être humain dans son image, dans l’image de Dieu il le créa, masculin et féminin il les créa. Et il les bénit, Dieu, et il leur dit, Dieu : Portez du fruit et soyez nombreux et emplissez la terre et conquérez-la et dominez les poissons de la mer et les oiseaux du ciel et tous les vivants qui rampent sur la terre. Et Dieu dit : Voici, je vous donne toute herbe germinatrice de germes sur la face de toute la terre et tout arbre sur lequel le fruit de l’arbre germe des germes ; à vous qu’ils soient de quoi manger. Et à tout vivant sur la terre et à tout oiseau du ciel et à tout reptile sur la terre qui a en lui une âme vivante, toute herbe et verdure soient de quoi manger ; et il en fut ainsi. Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici que cela était très bon ; et il y eut un soir et il y eut un matin ; jour sixième. »

L’homme s’enracine dans un vouloir divin et une Parole Divine

Au terme de cette semaine de création advient l’homme. L’homme comme être humain, avec la distinction de la masculinité et de la féminité. Mais une autre distinction apparaît en premier : celle qui fait émerger l’humanité de l’animalité. En effet, dans ce 6ème jour, Dieu crée à la fois les grands animaux, ainsi que les reptiles et autres petits animaux de la terre, et l’être humain. Mais pour les animaux et pour l’homme, Dieu ne procède pas de la même façon. En effet, si nous écoutons attentivement ce beau récit, nous découvrons la différence entre les deux à partir du mode de création : les animaux semblent provenir d’un processus d’émergence de la terre. Le texte dit : « Que fasse sortir la terre ». La terre est donc comme une matrice originelle du sein de laquelle émergent les vivants terrestres. Pour l’homme, il s’agit de tout autre chose. Dieu ne donne pas d’ordre à la terre pour faire émerger d’elle l’être humain. Au contraire, il met lui-même la main à la pâte, si l’on peut dire. C’est d’ailleurs de cette façon-là que le second récit de création, (Gn. 2, 4-7), raconte l’apparition de l’homme : « Le Seigneur Dieu modela le terrien poussière depuis la terre et il souffla dans ses narines une haleine vivante et le terrien fut âme vivante » (Gn. 2, 7). (Il existe dans la langue hébraïque un jeu de mots entre l’homme et la terre ; c’est pourquoi j’utilise le mot ‘terrien’ en référence avec la terre pour désigner l’homme, et on pourrait aussi bien dire ‘l’argileux’ avec l’argile ou le ‘glébeux’ avec la glèbe). Dieu prend donc lui-même les choses en main pour faire advenir l’homme. Ce dernier n’est pas le résultat d’un processus immanent à la création. Dès l’origine, il s’enracine dans un vouloir divin et dans une parole divine : « Dieu dit : Faisons l’être humain dans notre image comme notre ressemblance »

L’Amour Divin est premier par rapport à l’amour humain, découverte de la paternité divine

Saint Paul apportera une note nouvelle en perfectionnant cette pensée au sujet de l’homme, dont l’origine ne se trouve pas dans la création – l’homme ne descend pas du singe – mais dans le cœur de Dieu. « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ. Il nous a bénis et comblés de toutes sortes de bénédictions spirituelles aux cieux dans le Christ » (Eph. 1, 3). Aux cieux, c’est à dire dans le projet éternel de Dieu. Aucun vivant ne pourrait exister sans habiter d’abord dans la volonté du Créateur. De même qu’aucun enfant ne pourrait venir au monde sans l’acceptation volontaire de ses parents, de même nous entrons dans l’existence en étant déjà objet de la bienveillance éternelle de Dieu. Evangéliser signifie révéler à tout homme son origine, à savoir l’Amour divin qui est premier par rapport à l’amour humain. Car il n’y aurait pas d’amour humain sans un Amour divin au principe. Révéler à l’homme son origine dans l’Amour bienveillant du Père éternel, c’est lui donner une raison de vivre capable de surmonter toutes les angoisses de l’existence. L’enseignement du Christ trouvera son expression centrale dans l’apprentissage de la vraie prière : le Notre Père. « Vous donc, priez ainsi : Notre Père qui es aux cieux… » conclut Jésus au cœur de son enseignement donné sur la montagne (Mt. 6, 9). Et toute l’éducation reçue par ses parents, Marie et Joseph, aboutira à la découverte de la paternité divine, dont il est fils d’une façon unique et irréductible à aucun autre homme. C’est l’épisode du recouvrement de l’enfant au Temple de Jérusalem après la cérémonie de la Bar-mitzvah, raconté par saint Luc (2, 41-50). Là, officiellement, Jésus n’est plus seulement le fils de Marie et de Joseph, il est aussi fils de la Loi de Dieu, ou plus précisément, celui qui vit pour accomplir la bonne volonté divine.

Croire à son Amour toujours plus grand que les contradictions de l’existence

N’est-ce pas là aussi que nous découvrons, dans le cœur de la Vierge Marie, un autre combat : l’acceptation de la mission de son enfant, au moment où elle réalise plus pleinement qu’il est aussi le Fils unique du Père ? Bien sûr, Marie ne formule pas les choses avec ces mots pleins de toute la foi de l’Eglise habitée par 20 siècles de théologie. Sans pouvoir expliciter pour elle-même le lien du Père et du Fils dans la Trinité, elle réalise mieux que l’Enfant Jésus est plus que son enfant, même si elle le savait déjà depuis sa conception miraculeuse. Elle commence maintenant à discerner d’avance toutes les implications concrètes qui en découlent. Déjà est annoncé le mystère pascal, au terme duquel, le 3ème jour, elle retrouvera son fils relevé d’entre les morts. Et elle aura goûté à l’épreuve terrible de la mise à mort sur la croix et de la déposition dans le tombeau. Pour vivre ce dernier drame final et cette ultime épreuve de la foi, Marie est préparée selon la Providence de Dieu à travers des événements précédents, tel celui de l’enfant disparu dans le Temple. On peut même dire que cet épisode évangélique est comme un condensé, une sorte de résumé exprimant la signification de nombreux autres événements similaires de la vie de tous les jours, au cours desquels Marie a su accueillir la volonté de Dieu consistant à croire à son Amour, plus grand que toutes les contradictions de l’existence. Entre ce jour où, tout angoissée de la disparition de l’enfant, elle part à sa recherche avec Joseph, et le drame du Golgotha, il y a toute une série d’événements quotidiens où se mêlent la joie et l’inquiétude. Chacune de nos vies, pourrions-nous dire, est ainsi habitée par de multiples expériences où l’apprentissage de la foi est proposé à chaque instant. Accueillir la souffrance d’un enfant malade, encourager un proche désespéré de la vie, faire face à l’incertitude du lendemain provoquée par le chômage, accepter de ne pas relever les critiques ou demeurer patient malgré les incompréhensions rencontrées au sein du couple, etc. Toutes ces situations s’apparentent d’une façon ou d’une autre à ce que Marie a éprouvé devant la disparition subite de l’enfant Jésus. Et la lumière venait toujours de cet autre événement se profilant à l’horizon : la Croix de Jésus.

Comment la lumière peut-elle bien venir de la Croix du Christ ? Tout simplement parce que la Croix est porteuse de toutes les haines de l’homme formulées contre Dieu et contre le prochain. Et toutes ces haines sont portées par l’Amour de Dieu, capable de les transformer en pardon et miséricorde. « Dans ses blessures nous trouvons la guérison » (Is. 53, 5), dit le prophète Isaïe. Cette lumière s’est donc révélée peu à peu dans le cœur de la Vierge Marie, en même temps qu ‘elle entrait progressivement dans la connaissance plus grande de la violence destructrice du péché. Sur les pas de Marie, nous suivons nous aussi ce chemin afin de ne pas nous laisser terrasser par la force du péché. Et nous recevons désormais la lumière de la Croix par la lumière de l’eucharistie, mystère où se rend présent de nouveau le Christ immolé et vainqueur. Toutes les peines et les épreuves de l’existence ne peuvent trouver de sens en dehors de la Croix de Jésus. Marie nous aide à vivre ce mystère de la foi, et tout particulièrement quand nous participons à la célébration de l’eucharistie.

Image et ressemblance, liberté créatrice et liberté créée

Si la Vierge Marie a vécu d’une façon tout à fait unique et originale cette compréhension de l’existence, c’est aussi parce qu’elle était appelée à devenir le témoin privilégié du mystère de la foi auprès des apôtres, après la résurrection. Mais avant d’aller plus loin, nous devons revenir au texte de la Genèse, où l’homme est présenté dans la distinction de la masculinité et de la féminité en tant qu’image de Dieu. Le texte biblique répète trois fois le mot image pour désigner le lien entre l’humanité et Dieu son Créateur : « Faisons l’être humain dans notre image comme notre ressemblance […] Et Dieu créa l’être humain dans son image, dans l’image de Dieu il le créa, masculin et féminin il les créa ». Nous distinguons les termes image et ressemblance dont l’interprétation n’est pas identique et apporte une nuance. Disons qu’il convient de passer de l’image, comme donnée de base, à la ressemblance, comme objectif proposé à l’homme. Cette distinction révèle un espace de liberté dans lequel l’homme intervient pour manifester son bon vouloir à entrer dans le projet divin. Comme nous l’avons vu précédemment, Dieu a créé l’homme sans lui , mais ne veut pas l’achever sans lui. La tradition biblique exprime cette vérité dans le Livre de l’Ecclésiastique, appelé aussi Livre de Ben Sirac le Sage (15, 14,16) : « C’est lui, le Seigneur, qui, au commencement, a fait l’homme, et il l’a laissé à son conseil. […] Devant toi il a mis le feu et l’eau, selon ton désir étends la main ». La triple énonciation de l’image signifie donc une triple similitude entre Dieu et sa créature. Quelle est cette triple similitude ?

Tout d’abord, comme nous venons de l’expliquer, la 1ère image fait référence à la liberté, attribut essentiel de Dieu dans la mesure où il ne dépend d’aucun autre que de lui-même ; il n’a donc de compte à rendre à personne de ce qu’il fait et projette. Dieu est unique et éternel, il ne provient d’aucun et ne dépend d’aucun. Quand bien même on lui ferait reproche d’avoir créé le monde de cette façon, il en assume parfaitement la responsabilité en s’engageant dans le projet de la rédemption à tout prix – et il a mis le prix, c’est à dire lui-même, jusqu’au sang versé. Il veut pour l’homme la même liberté, une liberté à l’image de la sienne, non pas créatrice - c’est là la différence – mais une liberté créée. Cela veut dire que notre liberté n’est totale et parfaite que dans la mesure où elle se reçoit de Dieu et s’oriente vers Dieu. L’illustration parfaite de cette liberté créée agissant selon Dieu est celle de la Vierge Marie disant oui à Dieu le jour de l’Annonciation. Par l’usage de sa liberté, l’être humain se construit selon l’orientation des décisions qu’il prend. En faisant le bien, il devient bon ; en faisant le mal, il devient mauvais. Et la Parole de Dieu vient éclairer la conscience de l’homme, altérée et obscurcie par la blessure du péché originel, pour lui redonner la connaissance des préceptes divins. En Marie, l’Esprit Saint agit par l’infusion continuelle de la grâce. Elle veut ce que Dieu veut et rejette ce qui s’oppose à Dieu, dans une communion de vie telle que le Fils unique engendré par le Père depuis toute éternité est conçu en sa chair à un moment du temps et de l’histoire.

Au sommet de la création : pas de déterminisme !

La deuxième image de Dieu en l’homme fait référence à sa situation par rapport à la création. Comme nous l’avons expliqué, l’homme n’est pas le produit de la terre. Il n’est pas le résultat d’un processus semblable à la création des autres vivants, eux-mêmes trouvant leur origine dans ce qu’on a pu appeler l’évolution des espèces. Rien de tel pour l’homme. Le Seigneur Dieu le place au sommet de la création. D’abord parce qu’il est créé au terme de toute l’œuvre de création, et après lui nulle autre créature n’est façonnée. Tous les vivants naîtront selon le processus de la reproduction et non pas selon une nouveauté sans précédent. D’autre part, Dieu place l’homme face à la création tout entière en le faisant seigneur et lui attribuant le pouvoir de dominer et soumettre la création selon la Loi de Dieu. L’homme est invité à comprendre la sagesse qui préside à toute l’œuvre créée et à transformer le monde en vue du Royaume de Dieu. C’est bien le refrain inlassable de Jésus quand il enseigne et répète à tue-tête et à qui veut bien l’entendre : « le Royaume de Dieu est arrivé ! » Ainsi, l’homme garde une certaine distance par rapport à ce monde et il peut ainsi échapper au déterminisme. Il n’est pas soumis aux influences des astres, des changements de la nature, des situations climatiques de la même façon que les autres espèces. Il sait s’adapter selon les circonstances, étant même capable d’habiter et de coloniser les lieux hostiles : depuis les profondeurs marines jusqu’aux espaces interstellaires en passant par les déserts arides, après avoir posé le pied sur la lune l’homme manifeste sa capacité à conquérir le monde, en repoussant toujours plus loin les limites.

Plus que l’espace à conquérir, c’est le pouvoir de nommer les choses qui est attribué et confié à l’homme. A chacune des annonciations, celle à Joseph et celle à Marie, le Seigneur charge l’un comme l’autre des parents de l’enfant de lui donner un nom (Mt. 1, 21,25 ; Lc. 1, 31). Ce nom signifie la mission et la vocation que reçoit Jésus. Saint Pierre dira plus tard devant les chefs religieux d’Israël qui l’interrogent sur sa prédication à Jérusalem après la Pentecôte, « [qu’]il n’existe pas d’autre nom sous le ciel donné aux hommes par lequel nous puissions être sauvés » (Ac. 4, 12). De fait, ce ministère avait déjà été confié à Adam dès l’origine, lorsqu’avant la création d’Eve, le Seigneur fit passer devant lui tous les animaux afin qu’il les nomme (cf. Gn. 2, 19). Il s’agissait d’assigner à chacune des créatures sa place et d’exercer sur elle une domination selon l’ordre de sagesse en lequel le Seigneur avait créé le monde. Marie et Joseph ont donné à l’enfant le nom indiqué par l’ange, le nom de Jésus qui signifie ‘Sauveur’. Ainsi Marie et Joseph reçoivent-ils la mission d’éduquer l’enfant dans cette optique du salut révélé par Dieu. Cette mission habitera leur cœur jour après jour, et ils s’efforceront de la comprendre, en découvrant parfois qu’elle les conduit là où ils n’auraient jamais imaginé se rendre. Et là, ce n’est plus l’homme qui nomme la création, c’est Dieu qui, en révélant son nom, conduit l’homme vers le salut. On saisit mieux alors que Marie et Joseph soient effectivement restés très sceptiques après avoir retrouvé Jésus dans le Temple, et qu’ils n’aient pas compris sa réponse ( Lc. 2, 50).

Marie et Joseph, au sommet de la culture et de la spiritualité

La troisième image de Dieu en l’homme est certainement la plus étonnante, mais c’est la plus belle et la plus authentique. On doit pouvoir dire, d’ailleurs, qu’elle ne pourrait pleinement se réaliser si les deux premières n’étaient pas parfaitement identifiées et reconnues. De fait, pour parvenir à intégrer la masculinité ou la féminité, c’est-à-dire la différence sexuelle, il est nécessaire d’avoir d’abord intégré l’usage correct et éclairé de la liberté comme la conscience de ne pas être sur le même plan que l’animal. L’homme ne peut se reconnaître homme que devant la femme et la femme devant l’homme. Le chemin de notre humanisation passe nécessairement par l’éducation de la liberté et par la conscience de notre dignité naturelle. Cette pédagogie est celle des étapes successives des jours de la création que nous suivons. Marie et Joseph sont parvenus à cette humanisation de leur être grâce à une maturité précoce, reçue de l’éducation de leurs parents respectifs. Il convient d’honorer d’une façon toute particulière les modes de vie et les institutions religieuses transmis par Israël depuis des générations. Marie et Joseph se trouvent eux aussi, analogiquement parlant, au sommet, non de la création comme Adam et Eve, mais de la culture et de la spiritualité.

Le couple, la plus belle image de Dieu dans la création

Si nous revenons à notre texte, nous lisons que l’homme et la femme sont l’image de Dieu. Non pas l’homme, image de Dieu, puis la femme, image de Dieu, mais l’homme et la femme, dans leur union, ne formant qu’un seul et même être aux yeux du Créateur. En sorte que l’homme sans la femme n’accède pas à la plénitude de son être, ni réciproquement la femme sans l’homme. Quelle est la plus belle image de Dieu dans la création, sinon le couple ? Nous pouvons proposer une telle lecture du texte parce que c’est la lecture adoptée par Jésus. Quand les pharisiens donnent de l’union conjugale une interprétation réductrice et de la fidélité une idée très aléatoire, Jésus leur répond : « N’avez-vous pas lu que le Créateur, dès l’origine, les fit homme et femme, et qu’il a dit : Ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair ? Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien ! ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer » (Mt. 19, 4-6).

Marie et Joseph auront parfaitement bien compris le sens et la profondeur de leur unité. Bien sûr, elle fut de nature toute spirituelle puisque l’Esprit Saint avait parfaitement assumé la dimension corporelle de leur être. En effet, le mariage permet à l’homme et à la femme d’être unis dans leur chair afin d’achever leur propre création. L’homme et la femme s’achèvent l’un et l’autre dans l’union conjugale pour réaliser cette communion des personnes à l’image de Dieu Trinité, qui est un seul Dieu dans la Trinité des Personnes. Mais, comme dans l’état de vie religieux, où la personne consacrée trouve l’achèvement de son humanité dans le don de soi à Dieu, ainsi, Marie et Joseph ont vécu à la fois la réalité du mariage et celle de la vie consacrée par le fait que l’Esprit Saint agissant en eux réalisait déjà cet achèvement de leur humanité dans la virginité. Pour nous, notre humanité sera parfaitement achevée dans l’union à Dieu définitive grâce à la résurrection. C’est pourquoi le Christ est demeuré vierge, puisqu’il réalisait en lui-même l’union de l’homme avec Dieu, étant parfaitement homme et parfaitement Dieu. Et en même temps, il était l’époux véritable de l’humanité, venu pour lui donner la vie d’en haut, réalisant ainsi le mystère des noces grâce, au merveilleux témoignage conjugal offert par Marie et Joseph, sous ses yeux, chaque jour, à Nazareth.

RESUME 6

Animaux de la terre, homme et femme : Dignité de la personne La Sainte Famille garante de la dignité de la personne humaine

Livre de la Genèse : 1, 24-31 « Dieu dit : Que fasse sortir la terre une âme vivante selon son espèce, bétail et reptile, ce qui est vivant sur la terre selon son espèce, et il en fut ainsi. Et Dieu fit les vivants de la terre selon leur espèce et le bétail selon son espèce et les reptiles du sol selon leur espèce ; et Dieu vit que cela était bon. Et Dieu dit : Faisons l’être humain dans notre image comme notre ressemblance ; et il dominera sur les poissons de la mer et sur les oiseaux du ciel et sur le bétail et sur toute la terre et sur les reptiles qui rampent sur la terre. Et Dieu créa l’être humain dans son image, dans l’image de Dieu il le créa, masculin et féminin il les créa. Et il les bénit, Dieu, et il leur dit, Dieu : Portez du fruit et soyez nombreux et emplissez la terre et conquérez-la et dominez les poissons de la mer et les oiseaux du ciel et tous les vivants qui rampent sur la terre. [ …] Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici que cela était très bon ; et il y eut un soir et il y eut un matin ; jour sixième. »

Au terme de cette semaine de création advient l’homme. L’homme comme être humain, avec la distinction de la masculinité et de la féminité. Mais une autre distinction apparaît en premier : celle qui fait émerger l’humanité de l’animalité.

Evangéliser signifie révéler à tout homme son origine, à savoir l’Amour divin qui est premier par rapport à l’amour humain. Car il n’y aurait pas d’amour humain sans un Amour divin au principe. Révéler à l’homme son origine dans l’Amour bienveillant du Père éternel, c’est lui donner une raison de vivre capable de surmonter toutes les angoisses de l’existence.

Chacune de nos vies est habitée par de multiples expériences où l’apprentissage de la foi est proposé à chaque instant. Accueillir la souffrance d’un enfant malade, encourager un proche désespéré de la vie, faire face à l’incertitude du lendemain provoquée par le chômage, accepter de ne pas relever les critiques ou demeurer patient malgré les incompréhensions rencontrées au sein du couple, etc. Toutes ces situations s’apparentent d’une façon ou d’une autre à ce que Marie a éprouvé devant la disparition subite de l’enfant Jésus.

Dans le texte de la Genèse, l’homme est présenté dans la distinction de la masculinité et de la féminité en tant qu’image de Dieu. Le texte biblique répète trois fois le mot image. La triple énonciation de l’image signifie donc une triple similitude entre Dieu et sa créature. la 1ère image fait référence à la liberté, attribut essentiel de Dieu dans la mesure où il ne dépend d’aucun autre que de lui-même. Par l’usage de sa liberté, l’être humain se construit selon l’orientation des décisions qu’il prend. La 2ème image de Dieu en l’homme fait référence à sa situation par rapport à la création. L’homme est invité à comprendre la sagesse qui préside à toute l’œuvre créée et à transformer le monde en vue du Royaume de Dieu. La 3ème image de Dieu en l’homme est certainement la plus étonnante, mais c’est la plus belle et la plus authentique. On doit pouvoir dire, d’ailleurs, qu’elle ne pourrait pleinement se réaliser si les deux premières n’étaient pas parfaitement identifiées et reconnues. L’homme et la femme s’achèvent l’un et l’autre dans l’union conjugale pour réaliser cette communion des personnes à l’image de Dieu Trinité, qui est un seul Dieu dans la Trinité des Personnes.


Lundi 1 Mars 2010
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