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Les sacrements, Gestes du Christ toujours évangélisateurs.1.

Les bases pour comprendre les Sacrements.



Les Sacrements : comment rendre le culte juste recherché par tous les hommes de bonne volonté?

Les sacrements, Gestes du Christ toujours évangélisateurs.1.
Le pape Benoît XVI a tenu à commencer la publication de ses œuvres complètes par le tome sur la Théologie de la Liturgie. [[1]] Dans la deuxième partie, il présente «  le fondement  sacramentel de l’existence chrétienne », se référant dès la première page de ce petit traité à la «  théologie des Mystères » d’Odo Casel. Benoît XVI parle d’Odo Casel en des termes qui donnent envie d’aller voir de plus près : «  L’idée théologique peut-être la plus féconde de notre siècle, la théologie des mystères d’Odo Casel »[[2]] . Cette théologie des mystères, développée par le Cardinal Ratzinger, peut être un fil conducteur pour répondre à la question de la relation entre sacrements, religion et sainteté.
Pour ceux qui ne connaissent pas Odo Casel avant de lire le Cardinal Ratzinger, voir un article excellent  [[3]] ici si on parle anglais!

Une notion particulièrement précieuse pour comprendre la notion de sacrement, celle de «  religion » comprise comme Saint Thomas d’Aquin la comprenait, dans la perspective biblique du culte juste. Le «  culte juste » donne son sens à la religion et à la sainteté, mais comment passer à la notion de sacrement si particulière au catholicisme ?
 



[[1]] Cardinal Ratzinger, Opera Omnia, Teologia della Liturgia, Liberia Editrice Vaticana, 2010.
[[2]]Idem, parte B, La Fondazione Sacramentale dell’Esistenza Christiana, p 221 ;
 


Les autres religions ont aussi des " sacrements" ?

Les sacrements, Gestes du Christ toujours évangélisateurs.1.
Dans son traité sur le Fondement Sacramentel de l’Existence Chrétienne, le Cardinal Ratzinger explique d’entrée de jeu que toutes les religions ont des sacrements. Il accorde tout un développement éclairant à l’idée sacramentelle dans l’histoire de l’humanité. [[4]] Après avoir constaté que notre époque moderne a perdu la compréhension du sens symbolique des sacrements et n’y voit guère qu’une signification «  magico-mystique », il montre que notre monde « technique et désacramentalisé » a perdu ce qui dans l’histoire de l’humanité pouvait se comprendre comme des «  sacrements primordiaux ». Ces sacrements sont définissables pour le cardinal Ratzinger comme des «  sacrements de la création ». La naissance, la mort, le repas et l’union sexuelle : la nature biologique de l’homme  sert de base à quatre sacrements, quatre moments qui appartiennent à tout homme et que les religions ont identifiés chacune à leur manière dans leur recherche du culte juste.  On peut voir le rapport avec la finitude corporelle : l’homme étant «  bios et spiritus », Ratzinger spécifie bien que l’homme vit ce qui est biologique de façon spirituelle. Il donne alors une première définition des sacrements : «  Ils sont des signes dont la signification va au-delà de leur potentialité sensible immédiate ».[[5]]


[[4]]Cardinal Ratzinger, La Fondazione Sacramentale dell’Esistenza Christiana, p 224 à 229
[[5]] Idem : «  Esse sono segni il cui significato va oltre la loro immediata potenzialità sensibile », p 227


De la réalité biologique à la réalité spirituelle

Ainsi, les signes que sont les sacrements s’ancrent dans la réalité biologique, et l’ouvre sur la réalité spirituelle. C’est le rôle de la religion de «  relier », comme de «  relire » la réalité ; pour Ratzinger, «  le sacrement dans sa forme commune présente dans l’histoire des religions est donc avant tout simplement expression de l’expérience que Dieu vient à la rencontre de l’homme de manière humaine »[[1]].

Le passage par la réalité biologique semble rejoindre la recherche contemporaine si éprise de corporalité, mais est présent depuis la théologie de saint Bonaventure, comme l’explique Ratzinger. Ainsi, la sanctification de chacun des moments clés de la vie humaine, de toute la vie humaine donc, est marquée d’un rite, d’un geste particulier qui en donne le sens et la portée.[[2]]

Au passage, Ratzinger répond à une question qui peut éclairer la particularité de deux sacrements qu’il appelle «  sacrements naturels », parce qu’inscrits dans cette histoire des religions : le sacrement du mariage et le sacrement de pénitence. En ce qui concerne le sacrement de pénitence, le cardinal Ratzinger précise que dans toutes les religions, « l’homme fait l’expérience humaine de la culpabilité. » L’homme expérimente qu’il est «  soumis à une forme prédéterminée, qu’il doit réaliser pour ne pas se rendre coupable. De là dérivent depuis les temps les plus reculés de l’histoire humaine quelque chose de semblable au sacrement de la pénitence. »[[3]]

Ainsi, ce sacrement si particulier par sa fonction de sanctification serait, d’après Saint Bonaventure, institué depuis le début de l’histoire humaine, tout comme le sacrement de mariage. Cependant, les rites de purification, de lavage, les gestes liés à la culpabilité et à la réparation montrent que l’homme cherche à «  purifier la réalité spirituelle avec des moyens matériels ». La recherche de sanctification et de culte juste passe donc par des rites qui évoluent vers des signes d’un «  au-delà d’eux-mêmes » .


[[1]] Idem op. cit. P 228 ; «  Il Sacramento, nella sua forma comune presente nella storia delle religioni è quindi innanzitutto semplicemente espressione dell’ esperienza que Dio viene incontro all’uomo in maniera umana »
[[2]] Le catéchisme de l’Eglise catholique ne dit pas autre chose ! : N° 1210 Les sacrements de la Loi Nouvelle sont institués par le Christ et ils sont au nombre de sept, à savoir le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, la Pénitence, l’Onction des malades, l’Ordre et le Mariage. Les sept sacrements touchent toutes les étapes et tous les moments importants de la vie du chrétien : ils donnent naissance et croissance, guérison et mission à la vie de foi des chrétiens. En cela il existe une certaine ressemblance entre les étapes de la vie naturelle et les étapes de la vie spirituelle (cf. S. Thomas d’A., s. th. 3, 65, 1).
[[3]] Idem, p 229 ;



Vendredi 19 Avril 2013
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