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Le Prêtre, Serviteur de votre Joie, Benoît XVI (1)

Le service le plus beau et le plus noble du prêtre, c’est de pouvoir être le serviteur de ce Repas sacré, de pouvoir convertir et distribuer ce Pain de l’Unité. Pour lui aussi, ce pain aura une double signification. Il lui rappellera en premier lieu la Croix : finalement, lui aussi doit être d’une façon ou d’une autre le grain de blé de Dieu ; il ne peut pas se contenter de proférer des paroles ou d’accomplir des gestes extérieurs ; il doit y mettre une part de son sang lui-même ; […]


 

Mais, même pour le prêtre, le grain de blé ne fait pas seulement signe en direction de la Croix. Pour lui aussi, il est un signe de la joie de Dieu. Pouvoir être un grain de blé, un serviteur du grain de blé divin qu’est Jésus-Christ, voilà qui est en mesure de rendre un homme heureux au plus profond de son coeur. La grâce triomphe au sein même de la faiblesse, comme nous l’avons entendu une nouvelle fois dans l’épître de Paul qui, au beau milieu de sa misère, éprouve la joie débordante de Dieu.

Ce n’est pas sans confusion que le prêtre constate combien sa faible et minuscule parole parvient à redonner le sourire à des hommes arrivés à la dernière heure de leur vie ; comment, par sa parole, des hommes retrouvent un sens dans l’océan de l’absurde, un sens qui leur permet de vivre ; et il voit avec gratitude comment des hommes, par son entremise, découvrent la gloire de Dieu.

Il voit combien Dieu accomplit de grandes choses à travers lui, en se servant de sa faiblesse, et il est plein de joie de ce que Dieu l’honore d’une telle compassion, lui qui est si insignifiant. Et en éprouvant cela, il se rend compte en même temps que le joyeux repas de noces de Dieu, que le centuple de la moisson n’est pas qu’une simple promesse d’avenir mais que tout cela a déjà commencé au milieu de nous dans ce Pain qu’il lui est donné de consacrer et de distribuer. Et il sait que pouvoir être prêtre constitue une exigence extrême, en même temps que le plus grand cadeau qui soit.

Ainsi pouvons-nous bien comprendre que l’Eglise mette aujourd’hui sur les lèvres du prêtre, après la Sainte Communion, la prière du Psalmiste de l’Ancien Testament qu’il récite chaque jour dans le bréviaire : " Et j’avancerai vers l’autel de dieu, vers Dieu qui réjouit ma jeunesse" ( Ps 42, 4). Demandons à Dieu qu’il fasse descendre sur notre vie, chaque fois que c’est nécessaire, quelque chose de l’éclat de cette joie ; qu’il donne à ce prêtre, qui s’avance pour la première fois aujourd’hui vers l’autel de Dieu, le rayonnement toujours plus profond et plus pur de cette joie !

Cardinal Ratzinger, Serviteurs de votre joie. p 23-24. ( Homélies sur le Sacerdoce)

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Samedi 27 Février 2010
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