Benoît XVI : Confiance en la Miséricorde DivineVoici en corrélation avec le sermon de Mgr Brincard sur le même évangile le texte de l’Angélus du 15 février 2009 prononcé par Benoît XVI. Marc 1, 40-45 40. Un lépreux vint à lui ; et, se jetant à genoux, il lui dit d’un ton suppliant : Si tu le veux, tu peux me rendre pur.
41. Jésus, ému de compassion, étendit la main, le toucha, et dit : Je le veux, sois pur. 42. Aussitôt la lèpre le quitta, et il fut purifié. 43. Jésus le renvoya sur-le-champ, avec de sévères recommandations, 44. et lui dit : Garde-toi de rien dire à personne ; mais va te montrer au sacrificateur, et offre pour ta purification ce que Moïse a prescrit, afin que cela leur serve de témoignage. 45. Mais cet homme, s’en étant allé, se mit à publier hautement la chose et à la divulguer, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville. Il se tenait dehors, dans des lieux déserts, et l’on venait à lui de toutes parts. Paroles du Saint-Père avant la prière de l’Angelus Chers frères et sœurs ! Ces derniers dimanches, l’évangéliste saint Marc a offert à notre réflexion une série de différentes guérisons miraculeuses. Aujourd’hui, il nous en présente une très particulière, celle d’un lépreux guéri (cfr Mc 1.40-45), qui s’approcha de Jésus et, à genoux, le supplia : « Si tu veux, tu peux me purifier ! ». Jésus, ému, étendit sa main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié ! ». La guérison de cet homme se vérifia instantanément, auquel Jésus demanda de ne pas révéler le fait, et de se présenter aux prêtres pour offrir le sacrifice prescrit par la loi mosaïque. Ce lépreux guéri, par contre, ne réussit pas à se taire et au contraire proclama à tous ce qui lui était arrivé, ainsi que - comme en réfère l’évangéliste - les malades accouraient encore plus nombreux vers Jésus de toute part, jusqu’à l’obliger à rester hors de la ville pour ne pas être assiégé par les gens. Jésus dit au lépreux : « Sois purifié ! ». Selon la loi juive antique (cfr Lv 13-14), la lèpre était considérée non seulement comme une maladie, mais la plus grave forme d’« impureté ». Il revenait aux prêtres de la diagnostiquer et déclarer immonde le malade, qui devait être éloigné de la communauté et rester en dehors de la zone habitée, jusqu’à une guérison éventuelle et bien certifiée. La lèpre constituait donc une sorte de mort religieuse et civile, et sa guérison une sorte de résurrection. Dans la lèpre, il est possible d’entrevoir un symbole du péché, qui est la véritable impureté du cœur, capable de nous éloigner de Dieu. Ce n’est pas en effet la maladie physique de la lèpre, comme prévoyaient les vieilles normes, qui nous sépare de Lui, mais la faute, le mal spirituel et moral. Pour cela le psalmiste s’exclame : « Bienheureux l’homme à qui la faute est enlevée/et le péché enlevé ». Et ensuite, s’adressant à Dieu : « Je t’ai fait connaître mon péché,/je n’ai pas caché ma faute. /J’ai dit : Je confesserai au Seigneur mon iniquité,/et tu as enlevé ma faute et mon péché » (Ps 31/32,1.5). Les péchés que nous commettons nous éloignent de Dieu, et, s’ils ne sont pas confessés humblement en ayant confiance en la miséricorde divine, arrivent jusqu’à produire la mort de l’âme. Ce miracle revêt alors une forte valeur symbolique. Jésus, comme l’avait prophétisé Isaïe, est le serviteur du Seigneur qui « s’est chargé de nos souffrances,/a pris sur lui nos douleurs » (Is 53.4). Dans sa passion, il deviendra comme un lépreux, rendu impur par nos péchés, séparé de Dieu : tout cela il fera par Amour, dans le but de nous obtenir la réconciliation, le pardon et le salut. Dans le Sacrement de la Pénitence, le Christ crucifié et ressuscité, grâce à ses ministres, nous purifie par sa miséricorde infinie, nous rend à la communion avec le Père céleste et avec nos frères, il nous fait don de son amour, de sa joie et de sa paix. Chers frères et sœurs, invoquons la Vierge Marie, que Dieu a préservé de toute tache du péché, pour qu’elle nous aide à éviter le péché et à faire fréquemment recours au Sacrement de la confession, le Sacrement du Pardon, qui aujourd’hui doit être redécouvert encore plus dans sa valeur et son importance pour notre vie chrétienne. Benoît XVI Angélus du 15 février 2009. Lundi 1 Mars 2010
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