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Francis Jammes invoque saint Joseph


 

Francis JAMMES (1868-1938) prie Saint Joseph

“…J’ai ce tourment de vous louer, ce tourment et cette impuissance. J’ai plus d’une fois déchiré mes feuilles comme un enfant dépité mord un bouquet. Il est évident que ce n’est pas moi qui devais prétendre à ceci ! Mais d’en être incapable, la honte m’envahissait. Et alors j’allais, de droite et de gauche, comme un pèlerin qui a faim et soif, mendier pour obtenir ce génie qu’il me faut, les prières des curés de campagne, des religieuses illettrées et des Princes de l’Église. Tellement qu’à certains jours j’en avais honte ! Et j’attendais le souffle de l’ange. Et il ne venait point. Et je vous cherchais en vain, ô patriarche, dans cette contrée d’Orient où il y a tant de parfums et de verdure, là même où vous avez vécu ! Mais il ne me semblait pas que vous convinssent tant de tableaux que j’ébauchais. Sitôt que j’essayais de les peindre, les fleurs et les pelouses se fanaient au soleil du sobre Évangile. Ah ! Il me fallait redescendre dans mon cœur.

Joseph ! Rapprochez-vous de tous les solitaires dont le cœur est près de défaillir. Adoptez-les ! Recevez-les dans votre Sainte Famille. Il est si dur d’être dans l’abandon, sans mère, sans femme et sans enfants ! Il est si humiliant de comprendre que l’on ennuie les autres avec sa souffrance ! Ranimez ceux qui sont dans le désert que l’égoïsme fait autour d’eux !…

Ah ! Je ne vous ai pas accueilli dans mon âme avec une assez grande charité, père des nécessiteux !… Heureux vos vrais disciples qui, dans l’humble auberge, se privent d’une part de leur nourriture pour la donner en souriant à leurs petits !…

Vous m’êtes témoin, ô Saint Joseph ! que les seules vraies joies que j’ai goûtées, c’est dans l’ombre quand je me sens avec vous. Lorsqu’on est privé d’honneurs, combien il est doux d’aimer son métier, de se dire que l’on travaille sur votre établi et que notre famille contemple notre œuvre du moins avec l’œil bienveillant de la foi…

Vous, Patron bien-aimé, vous avez déposé dans le cœur des ouvriers de bonne volonté, à qui ne vont point les faveurs des passants de ce monde, cette graine cachée qui s’appelle l’amour et qui ne se vend ni ne s’achète. Cette graine, vous la faites si fructifier en moi, et et embaumer, que ma bouche ne sait vous dire mon allégresse.”

 
 
" le livre de saint Joseph", par francis Jammes
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Vendredi 26 Février 2010
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