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Et si l'accompagnement spirituel était toujours un échange?



Demande conseil de toute personne avisée

La personne avisée donne le conseil. Et la personne qui le demande est accompagnée. C'est la terminologie. Mais la réalité de l'accompagnement, c'est de devenir "compagnon" sur le chemin. Le don de conseil n'est pas à sens unique, jamais. A force de changer d'accompagnateur et d'accompagnatrice au fil des ans, j'ai constaté que les fruits les plus durables étaient ceux issus d'un échange. Quand l'Esprit Saint fait d'un pierre deux coups, sa grande spécialité, l'accompagnement porte des fruits. Il s'instaure une communion, dans l'accompagnement spirituel que l'Esprit Saint  laisse découvrir uniquement s'il y a un esprit d'échange, d'écoute mutuelle autour du conseil demandé. 

Et tu deviendras une personne avisée

Un accompagnement à sens unique, sans réciprocité, c'est une déception. c'est comme marcher seul avec des poteaux indicateurs, sans communication avec la personne. Il ne s'agit pas de se raconter mutuellement sa vie, sans rapport direct avec le conseil demandé ou avec l'éclairage recherché. Il s'agit de se mettre ensemble sous le même faisceau lumineux : "et emite lucis tuae radium," et "émet un rayon de ta lumière", dit le Veni Sancte Spiritus. 
L'accompagnement spirituel n'est pas à sens unique, la lumière n'éclairant que celui qui est officiellement l'accompagné. Si l'accompagnateur prie, si l'accompagné prie, l'Esprit Saint les prend tous les deux dans sa lumière. Il vient, tout simplement! En témoigne l'échange de Jésus avec la Samaritaine : se mettant au niveau de la Samaritaine, Jésus l'éclaire en révélant quelque chose de Lui-même. Il la place dans la lumière de l'Esprit Saint. Il provoque une relation mutuelle et s'implique dans ses propos. 

Accompagnement spirituel, écoute synodale

Il nous faut probablement sortir de nos schémas trop rigides d'accompagnateur/accompagné, pour entrer dans un échange, une réciprocité dans l'Esprit. Pour ne pas partir en vrille sans guide ni objectif, la position de "leader" revient à celui qui se positionne comme un vis-à-vis face à une question, à une demande d'éclairage. Ce vis-à-vis, qui comprend une certaine égalité, s'illumine de la présence de l'Esprit par la prière. Jésus s'est humblement et divinement abaissé, quant à lui, pour accompagner spirituellement toutes les personnes qu'il a croisées dans sa vie publique.

C'est une démarche d'écoute, d'échange, de participation, de communion. Parfois, elle laisse la place à l'imprévu, l'impromptu, dans un échange que l'Esprit peut rendre surprenant. Cet échange n'est jamais centré sur les personnes qui échangent, ce qui finirait en relation stérile. Il est centré sur la recherche de la lumière de l'Esprit.

De fait, l'accompagnateur ne va pas dire : "fais ceci, fais cela" à la place de l'accompagné. Par sa position de vis-à-vis, d'échange, il va permettre à l'accompagné de trouver non pas " sa propre réponse" (ce qui serait légitime en coaching) mais la réponse de l'Esprit Saint. Les deux écoutent l'Esprit Saint. Car dans une écoute d'accompagnement spirituel comme dans une démarche synodale, c'est Dieu que l'on écoute, c'est avec lui que l'on marche, comme les pèlerins d'Emmaüs.

Cela signifie que l'accompagné peut faire surgir pour l'accompagnateur des réponses de l'Esprit pour sa propre vie, et que l'accompagnateur doit sortir de sa position "haute" de leader : il n'est pas la "personne ressource", mais celui qui marche vers la même source, le temps d'un discernement. Homme ou femme, prêtre ou laïc, l'accompagnateur doit se former à un échange nourri de prière, seule garantie de percevoir la lumière de l'Esprit.

AC

Dimanche 19 Mars 2023
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