Accueil
>
Pistes de réflexion, avec le Père Bonnet
>
Les articles du père Bonnet sur la Doctrine Sociale de l'Eglise.
>
Comprendre Caritas in Veritate
>
Caritas in Veritate, articles par articles, encyclique de Benoît XVI
Caritas in Veritate, articles 17 et 18Chacun demeure, quelles que soient les influences qui s’exercent sur lui, l’artisan principal de sa réussite ou de son échec.
![]()
articles 17 et 18 17. La vocation est un appel qui réclame une réponse libre et responsable. Le développement humain intégral suppose la liberté responsable de la personne et des peuples : aucune structure ne peut garantir ce développement en dehors et au-dessus de la responsabilité humaine. Les « messianismes prometteurs, mais bâtisseurs d’illusions » [38] fondent toujours leurs propositions sur la négation de la dimension transcendante du développement, étant certains de l’avoir tout entier à leur disposition. Cette fausse sécurité se change en faiblesse, parce qu’elle entraîne l’asservissement de l’homme, réduit à n’être qu’un moyen en vue du développement, tandis que l’humilité de celui qui accueille une vocation se transforme en autonomie véritable, parce qu’elle libère la personne. Paul VI ne doute pas que des obstacles et des conditionnements freinent le développement, mais il reste certain que « chacun demeure, quelles que soient les influences qui s’exercent sur lui, l’artisan principal de sa réussite ou de son échec » [39]. Cette liberté concerne le développement qui a lieu sous nos yeux, mais aussi, en même temps, les situations de sous-développement qui ne sont pas le fruit du hasard ou d’une nécessité historique, mais qui dépendent de la responsabilité humaine. C’est pourquoi « les peuples de la faim interpellent aujourd’hui de façon dramatique les peuples de l’opulence » [40]. Il s’agit là encore d’une vocation, en tant qu’appel adressé par des hommes libres à des hommes libres pour qu’ils prennent ensemble leurs responsabilités. Paul VI eut une compréhension pénétrante de l’importance des structures économiques et des institutions, mais il perçut tout aussi clairement qu’elles étaient des instruments au service de la liberté humaine. Le développement ne peut être intégralement humain que s’il est libre ; seul un régime de liberté responsable lui permet de se développer de façon juste. 18. Outre la liberté, le développement intégral de l’homme comme vocation exige aussi qu’on en respecte la vérité. La vocation au progrès pousse les hommes à « faire, connaître et avoir plus, pour être plus » [41]. Mais là est le problème : que signifie « être davantage » ? À cette question, Paul VI répond en indiquant la caractéristique essentielle du développement authentique : il « doit être intégral, c’est-à-dire promouvoir tout homme et tout l’homme » [42]. Parmi les différentes visions concurrentes de l’homme proposées dans la société d’aujourd’hui plus encore qu’au temps de Paul VI, la vision chrétienne a la particularité d’affirmer et de justifier la valeur inconditionnelle de la personne humaine et le sens de sa croissance. La vocation chrétienne au développement aide à poursuivre la promotion de tous les hommes et de tout l’homme. Paul VI écrivait : « Ce qui compte pour nous, c’est l’homme, chaque homme, chaque groupement d’hommes, jusqu’à l’humanité tout entière » [43]. La foi chrétienne se préoccupe du développement sans s’appuyer sur des privilèges ou sur des positions de pouvoir, ni même sur les mérites des chrétiens qui ont certes existé et existent encore aujourd’hui en même temps que leurs limites naturelles [44], mais uniquement sur le Christ, à qui doit être rapportée toute vocation authentique au développement humain intégral. L’Évangile est un élément fondamental du développement, parce qu’en lui le Christ, « dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l’homme à lui-même » [45]. Eduquée par son Seigneur, l’Église scrute les signes des temps et les interprète et elle offre au monde « ce qu’elle possède en propre : une vision globale de l’homme et de l’humanité » [46]. Précisément parce que Dieu prononce le plus grand « oui » à l’homme [47], l’homme ne peut faire moins que de s’ouvrir à l’appel divin pour réaliser son propre développement. La vérité du développement réside dans son intégralité : s’il n’est pas de tout l’homme et de tout homme, le développement n’est pas un vrai développement. Tel est le centre du message de Populorum progressio, valable aujourd’hui et toujours. Le développement humain intégral sur le plan naturel, réponse à un appel du Dieu créateur [48], demande de trouver sa vérité dans un « humanisme transcendant, qui (…) donne [à l’homme] sa plus grande plénitude : telle est la finalité suprême du développement personnel » [49]. La vocation chrétienne à ce développement concerne donc le plan naturel comme le plan surnaturel ; c’est pourquoi « quand Dieu est éclipsé, notre capacité de reconnaître l’ordre naturel, le but et le “bien” commence à s’évanouir » [50]. Citations Chacun demeure, quelles que soient les influences qui s’exercent sur lui, l’artisan principal de sa réussite ou de son échec.
Les situations de sous-développement ne sont pas le fruit du hasard ou d’une nécessité historique, mais dépendent de la responsabilité humaine. C’est pourquoi « les peuples de la faim interpellent aujourd’hui de façon dramatique les peuples de l’opulence ». Il s’agit là encore d’une vocation, en tant qu’appel adressé par des hommes libres à des hommes libres pour qu’ils prennent ensemble leurs responsabilités.
Samedi 6 Mars 2010
Lu 510 fois
|
||