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Ces pratiques de guérison qui bloquent la vie spirituelle...et exploitent les catastrophes.



Traumatisés, ouvrez vos portes-feuilles...

Ne vous méprenez pas, il n'y a pas de jugement dans ce petit billet, nous pouvons tous nous jugez nous-mêmes : en qui mettons-nous notre confiance? Je regardai il n'y a pas longtemps un film catastrophe ( avant les attentats de Paris, depuis je regarde des trucs genre Petite Maison dans la prairie...) Dans ce film, une caricature de pasteur prêche de ne pas avoir peur, et s'expose glorieusement à une tornade, laquelle le foudroie et l'emporte pendant qu'il prêche contre la peur. ( 2012, la Fin du Monde, il ne s'agit pas du film de Roland Emmerich). Une vision magico-fondamentaliste ne protège en rien des événements catastrophes. 

A cela s'ajoute la catastrophe des charlatans vendeurs de guérison post-traumatiques...et c'est là que je voudrais en venir. Outre une efficacité contestable et un incontestable succès marketting, ces pratiques parallèles s'invitent sur un langage altruiste et invitent surtout à ouvrir son portefeuille au bienfaisant guérisseur-gourou-savant-psy-technicien du bien être qui vous tend la main. 

Avez-vous constaté un blocage étonnant? Cherchez l'intrus!

Je vais passer totalement le raisonnement science/charlatan et aborder un autre point qui est celui des Chrétiens sincères proposant ces pratiques en posant une question :

-Avez-vous constaté un blocage dans votre vie spirituelle, une absence d'avancée, comme si Dieu se refusait à ouvrir les horizons que votre coeur Lui demande, inexplicablement ? Avez-vous constaté que plus vous faites ces pratiques pour Dieu, plus votre (bonne ou faussée bonne) volonté est en décalage avec Sa Volonté?

Quand on accompagne des personnes qui ont quitté ces pratiques d'apparences et de motivations parfois nobles, cette constatation revient : des années de stagnation. Une sorte de no-man's land où la relation avec Dieu est freinée sans pour autant être au point mort, mais rien ne progresse, car d'une main Dieu nous retient au bord de l'abîme de l'erreur, et de l'autre Il protège des conséquences néfastes sur l'humilité et la vérité, conséquences néfastes dont on ne voit pas l'origine dans les pratiques annexes, parfois professionnellement développées, qui prennent la place de la vocation personnelle fondamentale. Pour les prêtres, c'est une absence de fondation personnelle dans le sacerdoce qui empêche de faire l'oeuvre de Dieu pleinement. Pour les laïcs, c'est le rayonnement chrétien au quotidien qui est comme sous le boisseau. Car il y a un intrus dans la vie spirituelle de l'âme, un virus qui n'a rien d'inoffensif.

Starisation ou gratuité en plein désert?

L'âme est alors partagée sans le savoir ou en se taisant la vérité entre nouvel-âge diffus, tentation de toute-puissance auto-référentielle et auto-guérissante, et désir de servir Dieu. Et si elle est droite, Dieu la met au désert sans lui permettre le succès humain qui serait la vraie catastrophe. Mieux vaut un gourou sans succès qu'un gourou adulé des masses qui ne pourra sortir de son erreur au moment de la grâce et de la conversion! Quant au succès spirituel, il n'existe pas, par contre la relation à la Croix s'atténue, remplacée par le désir de gloire visible, de scènes de spectacle spirituel, de micro facile et brillant, de starisation étiquetée " saint potentiel en cours de labellisation officielle", de feeling permanent qui ne sent rien en cas de vie normale sans camera spirituelle....

Un test pour vérifier ? Arrêter net toute pratique de guérison et remplacer par la confession régulière. Je connais plusieurs personnes qui l'ont fait, certaines venant du Nouvel-âge le plus radical, d'autres du Nouvel-âge gnostique psy-catho...le résultat est toujours revigorant : retour à la pratique régulière des sacrements, élimination progressive de tout ce qui relève des pratiques de guérison, retour aux médecines vérifiées ( ou bio, mais sans jamais la moindre idéologie gnostique sous-jacente.)

S'ensuit un déblocage de la vie spirituelle et une claire conscience très différente des états de consciences fumeux aux multiples lettres pseudo-scientifiques : PNL, EMDR, etc...Quelles que soient ces alphabets parallèles dérangés, la confession et la Miséricorde obtiennent absolument GRATUITEMENT un résultat qui n'a rien de comparable. A-t'on déjà vu des sessions payantes de Miséricorde? Si oui, n'y allez pas! La confession et les sacrements sont gratuits et on ne peut y inclure une sorte d'annexe payante sous forme de service après-vente, au cas où Dieu aurait mal fait son boulot. Celui qui s'est pleinement confessé sait faire la différence entre la Grâce et la pesanteur des sous et des dessous plus ou moins mal famés intéressés !

Retour au vrai désert avec Dieu

Et enfin, le converti qui a quitté ces pratiques lit la Bible autrement : son désert spirituel fait place à la fécondité et à la paix de l'âme. Et il découvre que résister aux gnôses, au Nouvel-âge et à leur infiltration dans les milieux chrétiens le met en phase avec tous ceux qui dans la Bible refusent les idoles....quitte à affronter pénitence et désert, cette fois en communion avec ceux qui cherchent vraiment Dieu. La lecture de l'Apocalypse devient autrement positive, loin des catastrophismes, elle est recentrée sur le Christ qui vient et sur l'Eglise, sur les Sacrements et sur le retour de Dieu dans la vie personnelle et escatho-logiquement : c'est la logique de la conversion. Apparaît alors, dans une vie spirituelle redevenue humble et normale, un cortège d'amis qui ont compris la même chose, des grâces en cascades ( Dieu attendait son heure, Il n'attendait que cela), un bonheur à lire la Bible, à fréquenter les sacrements, à écouter le pape, à fréquenter les Saints canonisés ou ceux que Dieu met sur notre chemin, des horizons nouveaux qui s'ouvrent au quotidien, etc, etc!

Ce qu'en dit le Pape François aux prêtres, homélie du Jeudi Saint 28 mars 2013

"C’est ainsi que nous devons faire l’expérience de notre onction, son pouvoir et son efficacité rédemptrice : aux ‘périphéries’ où se trouve la souffrance, où le sang est versé, il y a un aveuglement qui désire voir, il y a des prisonniers de tant de mauvais patrons. Ce ne sont pas précisément dans les auto-expériences ou les introspections répétées que nous rencontrons le Seigneur : les cours pour s’aider soi-même dans la vie peuvent être utiles, mais vivre notre vie sacerdotale en passant d’un bord à l’autre, de méthode en méthode, pousse à devenir pélagiens, à minimiser le pouvoir de la grâce qui s’actualise et croît dans la mesure selon laquelle, avec foi, nous sortons pour nous donner nous-mêmes et pour donner l’Évangile aux autres ; pour donner la petite onction que nous tenons à ceux qui n’ont rien de rien."  Le texte en entier sur le site du Vatican.
"C’est ainsi que nous devons faire l’expérience de notre onction, son pouvoir et son efficacité rédemptrice : aux ‘périphéries’ où se trouve la souffrance, où le sang est versé, il y a un aveuglement qui désire voir, il y a des prisonniers de tant de mauvais patrons. Ce ne sont pas précisément dans les auto-expériences ou les introspections répétées que nous rencontrons le Seigneur : les cours pour s’aider soi-même dans la vie peuvent être utiles, mais vivre notre vie sacerdotale en passant d’un bord à l’autre, de méthode en méthode, pousse à devenir pélagiens, à minimiser le pouvoir de la grâce qui s’actualise et croît dans la mesure selon laquelle, avec foi, nous sortons pour nous donner nous-mêmes et pour donner l’Évangile aux autres ; pour donner la petite onction que nous tenons à ceux qui n’ont rien de rien." Le texte en entier sur le site du Vatican.

Jeudi 19 Novembre 2015
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