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Comment choisir son accompagnateur ?

For interne/externe : distinguer pour mieux coordonner...notre rubrique ne saurait être utilisée pour accuser nommément et sans nuances aucun mouvement, aucune communauté, et encore moins celles qui justement ont fait avancer canoniquement la réflexion sur le sujet et que l'on retrouve bizarrement mises dans le même sac par des " accusateurs/polémiqueurs" mal informés. Le rôle de juger sur pièce revient à d'autres. Notre rubrique veut offrir un espace libre de réflexion et de confiance dans l'Eglise.

2) : comment choisir son accompagnateur ? Cette rubrique aborde progressivement les aspects de l'accompagnement spirituel.



L'accompagnateur dans son contexte ecclésial.

Comment choisir son accompagnateur ?
Nous n'aborderons pas en premier les qualités de l'accompagnateur ( ou de l'accompagnatrice), mais certains éléments ecclésiaux pour choisir son accompagnateur, éléments trop souvent laissés de côté au détriment des accompagnés.

La liberté de choix reste un élément déterminant : un accompagnateur spirituel ne peut jamais être imposé de l'extérieur. La liberté dans la choix de l'accompagnateur est la base d'une relation ouverte et saine. Lorsque d'une manière ou d'une autre, cette liberté de choix est restreinte, l'accompagnement est faussé à la base. Ainsi, un accompagnateur spirituel " désigné d'office" , ou l'obligation de faire " comme les autres", ou bien un faux choix, c'est-à-dire des obstacles de déplacement ou d'horaires qui amènent à se rabattre sur l'accompagnateur " du coin"...autant de pièges tendus à la liberté.

Un accompagnateur objectif.

Comment choisir son accompagnateur ?
Certes, il n'y pas pléthores d'accompagnateurs, mais on en trouve d'excellents, pourvu que l'on fasse l'investissement en temps et déplacements, en communication. ( Mails, lettres, téléphone). La vraie difficulté réside dans le contexte ecclésial : comment trouver un accompagnateur qui ne puisse mêler le for interne et le for externe, c'est-à-dire l'accompagnateur suffisament objectif et en dehors de la vie quotidienne de l'accompagné, ne pouvant être mêlé aux responsabilités ecclésiales, professionnelles, familiales de l'accompagné ? Ce point est de plus en plus important à une époque où les mélanges du for interne et du for externe produisent des conflits larvés dans les milieux de vie chrétiens. C'est dans l'infantilisation souvent inconsciente que sont à chercher et débusquer les causes de conflits au sein de communautés chrétiennes, paroissiales, associatives, etc. 
Un accompagnateur objectif et suffisamment "externe" discernera de façon plus objective, s'il est bien formé et priant, et ne sera pas pris par la tentation courante de récupérer ses accompagnés pour sa propre mission ecclésiale. Quand il y a mission commune, il est important de cesser tout accompagnement au for interne, afin de pouvoir faire vérifier la volonté de Dieu par un tiers, lequel apportera confirmation ou invalidation en toute liberté, par la prière et le discernement de l'Eglise, et en sortant du cadre dans lequel évolue son accompagné. L'accompagnateur choisi dans le respect de la séparation du for interne et du for externe est un allié précieux de l'Esprit Saint, qui peut ainsi confirmer par son intermédiaire désirs, choix et orientations.

" Adresse-toi toujours à un homme pieux que tu connais pour observer les commandements".

Donc, lorsque l'on choisit son curé de paroisse, ou le prêtre avec lequel on partage une mission comme accompagnateur, on se prive d'un conseil objectif, même si l'accompagnateur choisi a toutes les qualités requises de discernement, de prière, de sainteté, de formation. Il lui manque en l'occurence celle du recul et de l'autonomie. En accompagnement comme ailleurs, on ne peut pas être juge et partie, la bible nous le rappelle avec beaucoup de bon sens et une pointe d'humour sagace  au livre de l'Ecclésiastique, Ch 37, versets 7 et suivants :

" Les conseillers .
tout conseiller donne des conseils, 
mais il en est qui cherchent leur intérêt. 
Méfie-toi du donneur de conseils,
demande-toi d'abord de quoi il a besoin
-car il donne ses conseils dans son propre intérêt-
de crainte qu'il ne jette son dévolu sur toi, 
" qu'il ne te dise " tu es sur la bonne voix"
et ne reste à distance pour voir ce qui t'arrivera.
ne consulte pas quelqu'un qui te regarde en dessous
et à ceux qui t'envient, cache tes desseins.
ne consulte pas non plus une femme sur sa rivale,
ni un poltron sur la guerre,
ni un négociant sur le commerce,
ni un acheteur sur une vente,
ni un envieux sur la reconnaissance,
ni un homme sans pitié sur la bienfaisance,
ni un paresseux sur un travail quelconque,
ni un mercenaire saisonnier sur l'achèvement d'une tâche,
ni un domestique nonchalant sur un grand travail;
ne t'appuie sur ces gens pour aucun conseil.
Mais adresse-toi toujours à un homme pieux,
que tu connais pour observer les commandements,
dont l'âme est comme la tienne,
et qui, si tu échoues, partageras ta souffrance.
Ensuite, tiens-toi au conseil de ton coeur,
car nul ne peut t'être plus fidèle. 
Car l'âme de l'homme l'avertit souvent mieux
que sept veilleurs en faction sur une hauteur.
Et par dessus tout cela, supplie le Très-haut,
qu'Il dirige tes pas dans la vérité".

Il y a dans ce texte une gradation éclairante :

1) D'abord écarter les mauvais conseillers qui ne sont pas objectifs et qui cherchent leur intérêt propre. Parfois, involontairement et par le mélange des fors, un accompagnateur va confondre ses vues, sa propre mission, son oeuvre, avec celle de Dieu dans une âme, et s'accaparer ainsi les capacités et choix de l'accompagné dont il connait les qualités et qu'il peut trouver accordées à ses propres projets. C'est le risque d'une dépendance ecclésiale indue, si l'accompagnateur et l'accompagné évoluent dans le même milieu de vie.

2) Puis s'adresser à un homme pieux, à un accompagnateur connu pour sa sagesse, sa connaissance du magistère, son amour de l'Eglise, un homme qui respecte les commandements...et la liberté de l'accompagné, la vocation propre, l'autonomie complète de l'accompagné, tout en l'orientant vers Dieu et en faisant sien le désir de sainteté de l'accompagné, par la prière, l'offrande, le discernement. Si tu échoues dans ton projet de sainteté, là, ton accompagnateur souffriras avec et pour toi, dans une communion qui porte et qui aide à se sanctifier.

3) Ensuite, le conseil de son propre coeur : l'accompagnateur n'efface en rien la responsabilité personnelle, il y conduit en réalité plus sûrement.

4) Et enfin, le conseil de Dieu, l'action de sa Providence. Lorsque l'accompagné et l'accompagnateur cherchent ensemble la vérité, Dieu dirige les pas et les événements concourent " au bien de ceux qui cherchent Dieu". C'est alors que les choix sont confirmés par les événements, ou parfois infirmés dans le sens que pouvait évoquer un père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus : " L'Esprit-Saint m'a souvent contredit...mais c'était toujours pour un mieux".
Comment choisir son accompagnateur ?

Samedi 10 Septembre 2011
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