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Le voeu de virginité de Marie et le mariage avec Joseph. 6


 
 

Cet article fait suite à Le dessein éternel de Dieu et l’Immaculée Conception, P.Y. Bonnet, 5.

Le voeu de Virginité

La tradition nous dit que Marie fut élevée au Temple, comme ce fut le cas pour l’enfant d’Anne d’Elkana, Samuel. Lex orandi, lex credendi, il y a bel et bien une fête de la présentation de Marie au Temple. Sollicitude de la Providence qui protège son Immaculée, sacrifice des parents qui reprennent à leur compte une coutume juive de consacrer un enfant désiré longuement et obtenu par la prière persévérante…c’est dans une atmosphère de prière et de formation biblique que fut élevée la Vierge.

Mais, fait totalement hétérogène à la tradition judaïque, Marie nourrit l’intention de rester vierge. L’encyclique de Jean-Paul II, Redemptoris Mater, le souligne et au cours de l’audience générale du 21 août 1996, le Pape médita sur ce projet inspiré à Marie par l’Esprit Saint en vue du Mystère de l’Incarnation. [1]

Or, cette même Providence va inspirer aux hommes le mariage de celle qui doit, selon Isaïe, être Vierge et Mère : elle sera donc également épouse d’un descendant de David, le Juste Joseph.

Le mariage de Marie avec Joseph.

L’évangéliste luc ne parle pas des parents de Marie. Quand il prononce son nom, ( Lc 1, 26), il vient juste de dire qu’ils’agit d’une " jeune vierge unie à un homme nommé Joseph". La Vierge confirme son état de virginité et son intention initiale de la préserver : " Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme." Le pape Jean-Paul II commente ce texte de façon rationnelle : "L’Esprit Saint (…) a pu également susciter chez Joseph l’idéal de la virginité".

L’évangéliste Matthieu précise que Marie était fiancée, c’est-à-dire dans la tradition juive véritablement accordée en mariage, mais que le mariage lui-même n’avait pas encore eu lieu et que Marie était encore chez elle. Le Juste Joseph qui a découvert au retour de la visite à Elisabeth que Marie était enceinte de trois mois, obéira au plan de Dieu révélé par l’ange, sans aucune objection. On peut se demander si le " petit reste de Juda" n’était pas, d’une certaine façon, préparé à tous ces événements extraordinaires. La réponse se trouve peut-être partiellement dans la prophétie de Daniel.

La Prophétie de Daniel

Au chapître 9 du livre de Daniel, on peut lire une prophétie liée à une vision du prophète annoncée par un personnage qu’il a déjà vu précédemment. ( Dn, 8, 15). Ce personnage avait "l’aspect d’un homme", et était nommé Gabriel. C’est la prophétie des soixante-dix semaines. On sait que les prophéties de l’Ancien Testament peuvent généralement être entendues pour des événements proches mais aussi dans deux autres perspectives, l’une messianique, et l’autre eschatologique. La bible de 1951, publiée sous l’autorité du Cardinal Lienart, évêque de Lille, en donne deux interprétations. L’une est relative aux temps machabéens mais l’autre aux temps messianniques. Les soixante-dix semaines sont des semaines "d’année". elles se subdivisent selon la prophétie elle-même en sept semaines d’année ( 49), soixante-deux semaines d’années ( 434) puis une dernière semaine d’année. ( 7). Le point de départ est l’édit d’Artaxerxes. ( Nh 2, 1). Les quarante-neuf années amènent à la reconstuction de Jérusalem. Les 434 années suivantes amènent à " un oint retranché, sans qu’il y ait eu de faute", et donc à l’ère messianique de la nouvelle Alliance, ère ouverte par la mort du Christ et sa Resurrection.

On peut conjecturer que cette interprétation était connue des Juifs au temps de la naissance de Jésus. Or, on savait que le Christ serait de la lignée de David, issu d’une Vierge, ( l’Emmanuel, d’Isaïe). Mariait-on des descendants de David à des vierges de noble lignage, desendantes elles aussi de David ? Le Baptiste aurait-il fait venir autant de juifs sur les bords du Jourdain si l’attente du Messie n’avait pas été imminente ?

Le plan de Dieu laisse aux hommes leur libre arbitre mais l’expérience montre qu’il prépare toujours le terrain pour que ses instuments inclinent à s’y insérer.


Notes

[1] Jean-paul II, Marie dans le mystère du Christ et de l’Eglise, parole et Silence, 1998, p 105 et voir aussi lien vers les explications sur la virginité de Marie


Lundi 19 Avril 2010
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